Kate Bosworth Pan

Nom & Prénoms du réceptacle: Gilda Melena Vittore. Mais Gil tout simplement suffira. Ou Maître. Oui Maître, c'est parfait. Nom de l'immortel : Némésis Age du réceptacle : 27 ans Lieu et date de Naissance du réceptacle : Florence, 28 mai 1983 Nationalité, origines du réceptacle : Italienne Lieu de Résidence : Venise, dans un appartement offert par son père Métier / activité : Avocate Caractéristiques de la divinité : Némésis est la déesse de la Vengeance. Elle est interprétée comme un messager de mort envoyé par les dieux comme punition. Elle est une vengeresse, punit les comportements inadaptés et se targue ainsi de rétablir un certain équilibre. Elle représente la justice distributive et le rythme du destin, et punit l'"hybris", la démesure, les crimes. D'un regard elle a accès à l'âme des mortels et connaît les crimes dont ils sont coupables. Elle peut ainsi les rendre témoins de leurs actes et les faire sombrer dans la culpabilité. C'est là paraît-il une véritable torture, tant et si bien que ses victimes réclament d'elles-même la peine encourue, avouant sans hésiter la responsabilité de leurs actes. Aujourd'hui, elle prétend n'agir pour personne en particulier, et remplir seulement sa tâche, à savoir, venger les actes qui le mérite. Mais alliée au titan Hypérion, il semblerait que si elle doive un jour choisir son camp, ce ne sera pas celui de ses frères...

• Florence, 1991.

-Regarde ! J'ai trouvé un coquillage tout tordu ! Il est beau !
-Tss ! Les coquillages, c'est pour les filles. Aide-moi plutôt à trouver un crabe !
-Il n'y en a qu'à la mer. Tu n'en trouveras pas ici.
-Et pourquoi pas !? Toi tu as bien des coquillages.

La petite fille aux boucles blondes détourna le regard et contempla longuement les oiseaux dans le ciel. Assise sur une plage de sable fin, l'une des rares au bord de l'Arno, elle sourit à son père qui l'observait elle et son frère un peu plus loin sur la corniche. Profitant du simple bruit de l'eau, l'enfant savourait paisiblement son dernier jour de détente avant la reprise de l'école, et la corvée hebdomadaire que lui imposait sa mère chaque dimanche matin : la présence à l'église !

-Papa, pourquoi on irait pas pêcher demain ?
-Mais demain, c'est dimanche, votre mère tient à ce que vous alliez prier, mes enfants.
-Mais c'est nul la messe, je m' y ennuie ! Dis lui que tu as besoin de nous pour pêcher ! Que les poissons ne viennent que le dimanche matin ! S'il te plaît papa...
-Ce serait mentir, jeune fille ! Tu n'y penses pas. Allez, ramasse donc ces coquillages, nous rentrons !
-Mais si c'est toi qui le dis, ce sera pas vraiment un mensonge, hein...

Pour toute réponse, l'homme se contenta d'un tonitruant éclat de rire, avant de gratifier l'épaule de son fils d'une tape amicale, et de caresser tendrement les cheveux d'or de sa petite fille. Remontant la pente un enfant à chaque bras, il jeta un dernier regard en arrière en direction du fleuve et savoura la dernière bouffée d'air de la journée dont il se souviendrait.

-On fait la course jusqu'à la voiture ? Tu paries combien que je te bats ?
-Ton gâteau d'anniversaire tout entier !
-Oh, maman ne te laissera jamais le manger à toi tout seul.
-J'ai bientôt 11 ans !
-Et alors ? Hein papa que... papa ? Qu'est-ce qu'il y a papa !?

L'homme s'était tout à coup figé. Son regard semblait perdu dans le vide, il fixait en réalité celui, d'autant plus sombre, d'un ancien collègue installé un peu plus haut sur le rebord de la route. Il se tenait debout et affichait sur son visage balafré le sourire du diable. La gamine frissonna en l'apercevant et se réfugia par réflexe derrière son frère qui, bombant le torse, s'apprêtait déjà à la protéger de toute éventuelle attaque. Leur père attrapa violemment le bras de son fils et se plaça devant lui, de façon à cacher la vue à leur deux enfants.

-Dante, empêche ta sœur de voir.

Calme, serein, il attendit, certain que cet ordre, comme chacun de ceux qu'il lançait, serait exécuté.

Un premier coup de feu retentit, l'homme s'effondra devant eux. Le sang gicla sous leurs yeux, tâchant de rouge la fine robe bleue de l'enfant aux cheveux clairs qui se mit à hurler. Elle n'avait rien vu, les mains de son frère lui obstruaient la vue, mais il ne lui en fallait pas davantage pour comprendre plus ou moins la scène qui se déroulait en face d'eux. Des voix s'élevèrent de plus haut, les hommes de main de son père, sans doute.
Soudain, elle fut libérée, et projetée en arrière. A terre, elle aperçut son frère, tapi derrière le corps inerte de leur père, arme à la main.

-Dante, qu'est-ce que tu fais ?
-Cours, Gil, cours !!!

• Florence, 1998.

-Félicitations ma chérie !
-Merci maman ! Merci… à vous tous.
-Ma petite Gilda a tellement grandi.
-Gil… juste Gil, je t’en prie maman…
-Ne renie donc pas ton nom, ma fille !

Soupirant, l’adolescente gratifia sa génitrice d’un sourire respectueux et se leva de sa chaise. Caressant du bout des doigts l’étoffe luisante du costume de son petit ami, elle effleura ses lèvres et lui glissa deux trois mots à l’oreille avant de s’éclipser en compagnie de son frère dans la cour extérieure. Sans attendre, elle lui chipa une cigarette et se blottit tout contre lui.

-Je suis contente que tu sois là.
-Bah… j’allais pas louper ça ! … avocate, hein ? Maman a au moins réussi à faire de l’un de nous ce qu’elle voulait !
-Ne dis pas ça, elle est tout aussi fière de toi. Et puis, ce n’est qu’une décision prise. Maintenant il faut que j’étudie, et que j’obtienne mon diplôme.
-Tu y arriveras.
-Sûrement. Mais peut-être pas grâce à mon travail, ni à mon seul talent. C’est bien ce que je crains…
-Arrête…
-Tu sais… j’ai pas oublié ce qu’il est arrivé au bord du fleuve. Et je ne suis pas dupe. Maman fait peut-être très bien semblant, mais… je sais plus de choses que tu ne le penses. Que… vous ne le pensez. La famille Vittore est particulièrement influente. Je ne l'ignore pas.
-C’est pour ça que tu veux devenir avocate ? Pour faire plonger ta propre famille ?
-… Tu sais bien que non. Mais j’aimerais… j’aimerais savoir certaines choses.
-Peu importe. Tu sais… que je ferais rien qui puisse te nuire. Fais donc ce qu’il te plait. Moi… je serai toujours là pour toi. Pour te protéger.

Gil Vittore esquissa un sourire et examina les fleurs du par terre étendu à ses pieds. Elle connaissait son frère et savait pertinemment que sur ce point là, il ne mentait pas. Il ressemblait tant à leur père, pour ça…

-Et lui ? Il te traite convenablement ?

Furtivement, il désigna du menton le jeune homme blond qui bavardait avec leur mère. De là où ils se trouvaient, les deux jeunes gens pouvaient apercevoir la scène et la petite famille ainsi que leurs invités se livrant gaiement à une séance de complimentations et de remerciements.

-Armando est un garçon formidable. Tu devrais lui accorder ta confiance.
-Je ferai jamais confiance à un mec qui tripote ma sœur.
-Hey ! De toute façon, il va bien falloir t’y faire, tu sais que « mama » rêve de me voir mariée enfin !

A cette imitation parfaite de la matriarche, les deux adolescents éclatèrent d’un rire léger, encore à l'époque, innocent.

• San Lorenzo, 2001.

Faiblement, la jeune femme ouvrit les yeux. Elle voulut porter sa main à sa bouche pour découvrir la teinte vermeille qu’aurait pris sa peau à son contact mais malgré tous ses efforts, ses multiples tentatives furent vaines. Elle se trouvait ligotée, ses liens resserrant à lui entamer le doigt la pression qu’ils exerçaient déjà sur l’anneau qu’elle arborait depuis déjà plusieurs semaines. Premièrement, la lumière lui fit mal aux yeux. Ses lèvres étaient douloureuses et le goût du sang demeurait à son palais. Elle s’était débattue la veille, sans doute trop. Le moindre de ses mouvements désormais la faisait souffrir terriblement. Elle avait la mâchoire meurtrie, le poignet et peut-être une ou deux côtés cassés.

Désespérément, elle tenta de se lever, mais un assaut violent de son agresseur la projeta de nouveau en arrière, dans un nouveau râle de douleur. Qu’elle regrettait de s’être obstinée ! De n’avoir pas cru son frère, qui tentait presque chaque jour de la mettre en garde ! Il lui avait juré de la protéger, mais il n’avait pu y parvenir contre sa volonté.

-Si tu savais, depuis combien de temps j’attends ce moment…

Debout en face d’elle, il la regardait, fier et méprisant. Son regard croisa furtivement le sien. Elle crut lire encore du bon en lui. Il l’évitait. Regrettait-il ?

-Ton père va enfin payer sa dette.

Progressivement, la raison se frayait un chemin dans l’esprit de la jeune femme. Cette dernière défaisait et refaisait les liens, l’histoire. Avec ce qu’elle avait récemment découvert, elle supposa que la famille d’Armando avait autrefois sombré entre les mains de son propre père, et de toute son organisation. Pour se venger, Armando, alias Aldo Mambini, s’était servi d’elle, allant jusqu’à prétendre vouloir l’épouser. Mais les choses avaient mal tournées pour lui, et sa préparation avait foiré. Il avait du l’enlever et la séquestrer, pour terminer le travail.

Presque avec amour, ce qui ne manqua pas de donner l’envie de vomir à la jeune femme, son agresseur caressait son arme doucement.

-Tu sais ce qui est terriblement hilarant ? C’est que je suis absolument certain que toi, petite âme pure tombée par mégarde chez les Vittore, refuserais de te défendre si je posais cela devant ton nez, me désarmant par la même occasion. Tu ne me tuerais pas. Car tu refuses d’être comme eux. Tu préfères mourir plutôt que de donner la mort ! Ah… mon ange. Tu présenteras mes plus humbles excuses à ta chère maman, quand elle apprendra l’annulation de nos noces. Oh, mais… j’y pense… tu n’auras jamais l’occasion de la revoir…

-Pourquoi ? parvint à articuler fébrilement la victime tandis que son tortionnaire riait à gorge déployée.

-Tu n’étais qu’un instrument, depuis le début ! Tu n’y crois pas, n’est-ce pas ? Tu me flattes, je suis donc si bon comédien. Il m’a fallu du temps pour tout mettre au point, mais tu sais, un mois, un an, trois ans ! Trois ans, c’est long… peu importe lorsqu’on parvient à ses fins ! Ton père s’attend à voir périr ton frère un jour ou l’autre. Puisqu’il reprendra le flambeau. Mais toi… tu son bijou le plus précieux. Sans doute ne s’attendait-il pas à cela. Celui lui apprendra à baisser la garde. Tu vas mourir, et lui avec toi…

Brusquement, l’agresseur s’interrompit. A bout de souffle, sa victime expirait, comme après un long effort. Par curiosité, l’homme pencha la tête sur le côté, et vint admirer le petit anneau brillant qui luisait auprès de sa fiancée. Elle l’avait ôté de son doigt et négligemment repoussé. Du sang l’entachait, mais Armando Mambini ne pouvait ignorer la nature de l’objet qu’il avait lui-même précieusement choisi puis acheté.

-Oh, Gil… Gil chérie ! C’est là donc tout ce dont tu es capable. C’est là donc tout ce qui t’importe. Tu te moques de mourir. Tant que tu ne meurs pas promise au mariage avec un assassin…

A bout de force, la jolie blonde releva péniblement la tête et plongea son regard vairon dans le sien.

-Je refuse… d’être promise à… un homme mort.

A ces mots, un silence de plomb envahit la pièce, tandis que l’agresseur contemplait d’un œil mauvais sa victime. Puis les yeux injectés de sang, il s’effondra juste à ses pieds dans la fusillade qui s’ensuivit . Un ultime hurlement s’échappa de ses lèvres bleuies. Elle n’était non pas terrifiée, mais définitivement dégoutée, horrifiée de devoir supporter une dernière fois le contact de cet homme ingrat. Crachant du sang, elle ferma finalement les yeux, se laissant aller dans les bras de son sauveur, qui la souleva dans un final soubresaut de douleur.

-Je suis là, Gil. Je t’avais promis. Pardonne-moi. Je suis là…

• Florence, 2008.

La jeune femme dévala les marches du Conseil avec précipitation. Ajustant sur son nez ses lunettes de Soleil, elle embrassa enfin son père et son frère qui l’attendaient en bas. Droite et fière, elle ne les gratifia d’aucun sourire, mais ne les fit pas attendre plus longtemps :

-Inscrite au barreau… et inscrite au tableau par le Conseil de l’Ordre.
-Félicitations, maître Vittore !

Ravi, son père la serra dans ses bras et l’embrassa tendrement sur le front. Il s’en voulait terriblement depuis le jour où il avait failli la perdre, et se contentait depuis ce de la soutenir et de la protéger au mieux, sans jamais plus la mêler à ses affaires de mafieux. Son frère Dante veillait au grain pour cela et malgré tout, la jeune femme avait considérablement changé.

-J’ai une question à te poser, papa. Tu as fait jouer tes relations pour ma nomination ? Cela m’est égal que ce soit le cas, j’aimerais simplement savoir. Dante doit être au courant, également. Ne me mentez pas.
-… Je te jure que non. Je t’ai promis… de ne jamais plus me mêler de tes affaires, de ta vie… Ils t’ont accepté ma chérie parce que as du talent, que tu as étudié. Et tu as réussi. Tu ne dois cela qu’à ta détermination et ton travail personnels.

D’un pas nonchalant, les trois protagonistes s’avancèrent vers la voiture familiale, où tous s’installèrent quelques minutes plus tard.

-On va en ville, pour fêter ça.
-C’est entendu, je vos offre le meilleur champagne du pays, mes enfants !
-Tu nous dois bien cela. Maintenant tu nous as tous les deux pour parfaire tes magouilles.

Tous deux surpris à ces mots, le père et le fils tournèrent brusquement la tête en direction de la jeune tête blonde qui se tenait droite comme un i sur la banquette arrière.

-Gil… ne le prends pas comme cela, je t’en prie. Je ne t’ai pas encouragé dans cette voie pour cela, tu le sais très bien, seulement tu désirais tellement le faire…
-Papa… cette décision est personnelle. Je suis allée jusqu’au bout parce qu’effectivement, je l’ai choisi. Il y a 7 ans, ce type a ruiné ma vie. Et il a tenté de détruire notre famille. Je refuse… de lui donner ce plaisir. Je ne t’ai pas renié après cela, jamais. J’aurais peut-être dû. Mais c’aurait été lui donner raison. C’était ce qu’il voulait. Je suis au courant de toute l’histoire, du moins, si tu ne m’as pas davantage menti. Je sais que sa famille était la première impliquée dans cette histoire, et ça me suffit à me positionner de ton côté. Je suis une Vittore. Je suis ta fille. Et ta sœur, Dante. Je ne sais exactement dans quoi vous trempez, mais je veux en être. J’ai appris bien plus au cours de mes stages que vous ne pourriez l’imaginer. Je vous serai d’une grande aide, croyez moi. Ma décision est prise. Je ne suis plus aussi influençable qu’avant maintenant. Et la protection à sens unique a assez duré.
-Tu sais…
-Fin de la discussion. Je voulais juste… vous prévenir. Papa, je te laisse le soin de me trouver un local où installer mon cabinet. Je m’installerai à mon propre compte dès que possible. Dante. Arrête toi. Ce café est parfait.

Relevant ses cheveux, la jeune femme attendit que la voiture soit garée pour descendre et refermer derrière elle la portière avec fermeté. Ni le père, ni le fils n’ouvrit la bouche pour protester. La femme devant eux n’était plus la douce, fragile et tendre enfant qu’ils avaient élevée, et vue grandir, mais une avocate arriviste, une femme forte et déterminée qu’aucune autorité masculine ne pouvait ébranler.

-Les Vittore sont une belle famille soudée et solidaire ! Mais promettez-moi de laisser notre pauvre mère en dehors de cela. Vous venez ?

• Venise, 2010.

-Votre client est seulement de passage, il m’a demandé de vous donner les clefs et de vous faire installer dans sa chambre, maître. N°320. Il était en affaires toute la journée à ce qu’il m’a dit.
-Allez vous aussi me dire ce qu’il a pris au déjeuner ?
-Je… je vous demande pardon, madame… maître.
-Laissez tomber. Je prends ceci. Annoncez mon arrivée à Monsieur Rinato dès qu’il se présentera. Merci bien.

Faisant claquer ses talons sur le sol marbré de la réception, l’avocate se dirigea vers l’ascenseur le plus proche et se laissa guider jusqu’au 5ème étage. Avec rage, elle ouvrit la porte de la chambre qu’on lui avait présenté et la referma brutalement, avant de s’installer sur le petit bureau et d’y étaler ses dossiers. Presqu’une heure plus tard, la porte s’entrouvrit…

-On m’a dit que je te trouverais ici.
-Rien d’étonnant. Tu as vu l’heure ? Lança la jeune avocate à la dérobée en désignant la montre qu’il portait au poignet.
-Hum… j’ai été retardé. Pardonne-moi…

Droite et le visage fermé, la jeune femme se laissa pourtant enlacer par son vis-à-vis avant de saisir un dossier marqué d’un confidentiel rouge vif encadré.

-Le tout est signé, et prêt. Tu n’as plus qu’à y apposer ta signature.
-Hum… je le ferai… tout à l’heure, murmura l’homme tout en ponctuant sa phrase de légers baisers.
-Parfait.

Soupirant, la jolie blonde se laissa traîner jusqu’au lit sur lequel elle n’eut aucune réticence à s’allonger. Elle supporta le poids de son compagnon sur son corps frêle, accepta quelques caresses et baisers aventureux, puis fronça les sourcils tout en débarrassant son partenaire d’un morceau de cuir gênant. Glaciale, elle baissa les yeux vers l’instrument de son agacement et victorieuse, reposa confortablement sa tête contre l’oreiller.

-Fais vite, j’ai un rendez-vous dans deux heures.

• Venise, 2010.

-Gil ? Gil ? Ca va ?
-Oui, oui… bon sang… quelle heure est-il ?
-Ben… on s’est endormis tous les deux…
-Quoi ?!
-Il est presque minuit…
-Bon dieu, mais qu’est-ce que c’est que cette histoire !? J’ai loupé mon rendez-vous… Tu m’as droguée, avoue !
-Commence pas hein ! Tu crois que t’es la seule à trouver ça complètement dingue ?

L’avocate, furieuse, s’apprêtait à répliquer, mais elle s’effondra brusquement au pied du lit en enfilant son chemisier.

Une heure plus tard, les secours et sa famille alertée, elle fut transportée chez elle et veillée le reste de la nuit par son frère. Son amant quant à lui, fut rayé de la liste de ses dossiers, et l’on s’arrangea pour faire oublier à la charmante réceptionniste qu’elle avait aujourd’hui reçu une avocate et son client, et que tous deux avaient passé plus de temps dans une chambre qu’il n’en n’aurait fallu pour un rendez de travail…

-J’ai mal au crâne. C’est atroce.
-N’essaie pas de parler. Je sais que c’est pénible mais ça va passer.
-Oh, ne me dis pas que…
-Si. Celui qui est en moi me l’a confirmé. Cela fait 2 jours. Ce sera bientôt terminé.

De nouveau, la jeune femme ferma les yeux et plongea dans un sommeil de plomb. Elle partagea son temps entre cris et douleurs, vomissements et pâleur, jusqu’à s’éveiller au meilleur de sa forme un jeudi matin.

-Qui êtes vous ?
-Je suis toi, à présent. Ou tout comme. Je suis fidèle au titan qui possède ton frère. Tu étais l’enveloppe idéale. Comme toi je veux que justice soit faite.
-Nommez-vous. Vous savez que je suis prête à croire à toutes ces histoires.
-Je le sais. Némésis, déesse de la vengeance. Ca te parle, ma blonde amie ?
-Je n’ai jamais aimé la mythologie.

La déesse en elle fut secouée d’un rire discret, qui résonna dans l’esprit de la jeune avocate à la faire atrocement souffrir.

-C’est ce qu’il se passera chaque fois que tu ne seras pas coopérative. Je ne veux pas te brusquer, mais je n’ai pas vraiment le choix. Je suis de ton côté. Tu ne pouvais pas rêver meilleure cohabitation. Tu vas pouvoir remporter tous les procès sans avoir à même te forcer. D’un regard tu sauras les coupables et les feras avouer.
-Et si je préfère utiliser ma tête et ce que je sais ?
-Eh bien… je t’en laisserai l’occasion. Je te propose… une collaboration. Nous voulons exactement la même chose toi et moi. Je ne condamne personne sans raison. Et tu auras des droits sur mes décisions. Intéressée ?

Un sourire satisfait étira les lèvres de la jeune humaine. Glaciale mais jubilant, elle observa un temps son reflet dans le miroir. Ce dernier avait changé il y a bien longtemps, et venait une fois de plus de prendre une nouvelle apparence. Avec un brin de concentration, elle pouvait presque distinguer certains traits de cet être qu’elle abritait, et les reconnaître non pas comme propres à sa personne, mais lui appartenant, à elle.

-Vraiment ? Regarde bien. Toi et moi… ne sommes qu’une seule personne…

De nouveau l’humaine contempla son reflet, et cette fois ci les deux images semblèrent se confondre. Sans un mot hormis pour son hôte, Gil Melena Vittore quitta son fauteuil et sa chambre pour la première fois en une semaine pour se rendre à son cabinet. Dans la matinée même, elle reprit du service et la semaine qui suivit, remporta 3 procès…


[...]Actuellement, Maître Vittore compte parmi les plus jeunes et plus prisés avocats de la région. On lui attribue un appartement à Venise avec vue sur la lagune et un cabinet d'avocat où elle a récemment embauché un tout jeune homme sorti de prison. Si l'on prête à l'avocate quelques mauvais traits et de légères fréquentations, il n'en reste pas moins qu'elle semble tout aussi prête à défendre et aider les "gens du peuple" comme s'auto-nomment ses propres détracteurs, que les "grands de ce monde"... [...]

Extrait du Quotidien GAZETTA DI REGIO, VENEZIA, 2010.

Derrière le Masque

« Allons, vous pensiez nous avoir trompés ? Nous avions bien vu que vous n'étiez pas seul sous votre cape... »

Prénom / Pseudo : ROS

Age : 19 ans

Qui est sur votre avatar ? la merveilleuse, génialissime, splendide, divine... Kate Bosworth *DEAD*

Disponibilité : Régulière

Comment avez-vous découvert le forum ? par Dante

Code du règlement : Vérifié par Hadès

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Dernière édition par Gil M. Vittore le Sam 5 Juin - 22:52, édité 1 fois