Ela - Unknown Soldier [Terminée]

Unknown Soldier

Fiche Rôle-Play

Bienvenue au Bal

« Vous vous êtes surpassé pour l'occasion on dirait ! Mais ici on ne laisse entrer personne sans s'être un minimum informé... »

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Julia Stegner

Delirious Chucko

Nom :

Prénoms :

Age :

Lieu et date de Naissance :

Nationalité, origines :

Lieu de Résidence :

Métier / activité :

Statut

Derrière le Masque

« Allons, vous pensiez nous avoir trompés ? Nous avions bien vu que vous n'étiez pas seul sous votre cape... »

Prénom / Pseudo : Rider 0n the Storm Cool

Age : 18 ans

Qui est sur votre avatar ? Julia Stegner

Disponibilité : Souvent !

Comment avez-vous découvert le forum ? Piston Cool

Code du règlement : Validé par Perséphone

Un commentaire, des remarques, vos impressions sur le forum ? C'est mal de faire travailler le pas-staff *out*

Unknown Soldier

Le Costume fait-il le moine ?

« Déambulez parmi les autres invités, discourez et montrez-vous maintenant que vous êtes entré ! »

« This is the end. Beautiful friend. » ♪

Je trouve cela étrange, bien que magnifiquement beau de commencer par la fin. A la délivrance, la fin de toute souffrance. Si près du but, maintenant, alors que j’ai attendu si longtemps… Veux-je véritablement mourir ? Je ne sais pas. Douceur, éternité, recouvre-moi de ton voile doré. Fais-moi une place dans ton linceul immaculé. Une place dans un monde où l’altération n’est pas permise par l’éternité…

Je vois presque son visage, n’ai qu’à tendre les doigts pour le toucher. Jim ! Où vas-tu ? Ne me laisse pas… Si je meurs, c’est pour être avec toi… Tu es venu me chercher… Comment ça fait, dis ? Raconte-moi…

Sur ma bouche est posé un masque pour m’aider à respirer. J’ouvre fébrilement les yeux pour les refermer aussitôt. Reliée à des fils, je n’ai pas le temps de fixer le plafond blanc, ni même de m’attarder sur les visages qui m’entourent. Leurs voix ? Je ne les entends pas. Ce n’est que bourdonnement pénible et inutile à mes oreilles.

-Mademoiselle, vous m’entendez ? Vous pouvez nous dire ce que vous avez pris ?!

Ce que j’ai pris ? Une bouffée d’air, mon ami. J’ai pris la Vie. A travers la mort, je vais enfin Exister… Parce qu’on se souviendra de moi. Je serai pour la première fois vraiment là.

Jim, c’est toi ? Tu m’aimes ? T’en vas pas…Je suis branchée à tous ces fils… je vais y rester, pas vrai ? Initie-moi. Fais-moi danser dans cet océan de feu. Consumons nos corps et offrons les à Dieu. Je vois ma vie. Je vais mourir…

Ela - Unknown Soldier [Terminée] Ju9

« So I sing a song of love, Julia… » ♫

Julia ? C’est… la chanson des Beatles. Celle que mon père me chantait tout le temps. Berce-moi papa, oh oui chante encore… Tu m‘aimes dis papa ? Foutu vieux con. Même pas capable de garder sa femme. Tout juste d’élever sa fille. Quand j’étais petite il y avait… ces grands espaces verts, les champs et les moutons chez ma grand-mère. Je ne sais pas… je ne sais pas ce que je faisais là-bas. Mais j’aimais ça. La semaine à la ville, et les week end à la campagne. Notre maison était si petite… il y avait à peine un peu de place pour un piano… et des bouteilles de Whisky. Le piano… c’était tout ce qu’on avait. Mon père donnait des cours à de jeunes gamins peu effrayés et rendait notre vie possible ainsi. On avait pas grand-chose, mais on était bien, lui et moi. Ma mère ? Tout ce qu’elle m’a laissé c’est sa langue maternelle : le français. Et encore… je ne le parle pas aussi bien que je le devrais. Je ne sais pas pourquoi elle est partie. Ou plutôt si, je sais. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi elle m’a gardée. Enfin bref. Je ne sais rien d’elle et je ne la retrouverai jamais.

Quand je suis rentrée ce soir là, je n’avais plus que mes devoirs à faire avant de prendre une douche et d’aller me coucher. Manger ? Pourquoi faire ? Je pouvais m’en passer et de toute façon, nous n’avions pas assez pour nous acheter de quoi nous sustenter le soir.
En passant la grille de la petite rue londonienne, je manquai écraser le chat des voisins en me dirigeant dans l’étroit corridor. Monsieur Jenkins au premier étage hurlait après mon père qui chantait encore à tue-tête en torturant son piano. Okay… il chantait comme un pied. Mais moi je trouvais qu’il jouait bien, vu ce qu’il avait dans le sang.

-Papa ? Papa… arrête. Arrête maintenant, ils vont encore appeler les flics. C’est ce que tu veux ? Passer la nuit en prison ?

Je déposai mes clefs et mon sac de cours que je traînais depuis le matin. Je venais encore de passer l’après-midi à bosser dans cette boutique de vieux Cds poussiéreux. J’en avais ramené quelques uns d’ailleurs. Henry me les avait prêtés. D’une j’avais besoin de m’évader en les écoutant et de deux… je savais que mon père en aimerait certains. A l’époque, je l’aimais, je l’aimais vraiment, même s’il était cinglé et me pourrissait la vie.

-Touche pas ça ! Espèce de !…

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que déjà il vacillait. Je voulais juste lui sortir la bouteille de sous le nez et l’emmener se coucher.

-T’es bourré ! Regarde-toi, tu vas vomir partout, sale ivrogne ! Jvais encore être obligée de nettoyer ! Tu crois que jpeux passer ma vie derrière toi ? Quand est-ce que j’étudie ? Quand est-ce que jbosse pour ramener un peu d’argent dans cette foutue baraque si toi-même t’es pas capable de faire vivre ta famille ?

Plus rapide que lui, j’ignorai ses insultes et me précipitai pour lui arracher tout objet susceptible de lui donner de bonnes idées. Il n’avait jamais levé la main sur moi mais j’avais déjà pris une chaise dans la figure. Je sais qu’il n’avait pas fait exprès. Qu’il avait juste voulu se défouler. Mais il était plein comme une huître et bien incapable de viser.

-Sale garce, traînée !

Il fit un pas, puis deux, ses yeux roulants méchamment dans leurs orbites tandis qu’il me lançait un regard meurtrier. J’avais quelquefois l’impression qu’il allait me tuer. Ou du moins, qu’ardemment il le désirait.

Les bras ballants, il se rapprochait dangereusement de moi pourtant, et, à son odeur, je notai qu’il n’avait pas dû visiter la salle de bain depuis plusieurs jours.

-Tu pues… l’alcool et la crasse, espèce d’épave !

Je lui hurlai dessus, comme toujours, nos rôles étaient inversés, ou presque. Dans son élan, il trébucha et se roula à mes pieds. Et puis il se mit à pleurer. De longs sanglots ponctués de quelques mots impossible pour moi à discerner, jusqu’à ce qu’il s’exprime plus ou moins clairement, la gorge pourtant serrée.

-J’ai composé une chanson pour toi, ma Julia.

Prudente, je l’entourai de mes bras et l’aidai à se relever. Tour à tour, il cessait de sangloter pour fredonner cette chanson que j’entendais presque tout les jours depuis ma naissance. Il ne l’avait pas composée, non. Mais il me la chantait depuis toujours, et m’avait donné son titre pour prénom. Un prénom que ma mère n’avait pas choisi, mais que lui désirait à tout prix que je porte.

-Viens te coucher, ça va aller. Je suis là maintenant. Oui, je l’aime ta chanson. Half of what I say is meaningless, but I say it just to reach you, Julia…

Un temps je chantai avec lui. Cette chanson nous allait si bien. Il m’aimait. Je le savais. Il était juste… trop con, et trop faible pour le montrer. J’étais si loin à l’époque de me douter que j’allais devenir pire que lui. J’avais 14 ans alors.

Reproduire le schéma familial, souvent c’est glauque. Mais c’est comme ça.

Ela - Unknown Soldier [Terminée] Ju16

« We can be heroes, just for one day… » ♪

-Ela, cours !

Et puis quoi encore ? Le laisser là, tout, seul, se faire tabasser par ces brutes épaisses ? Ils étaient trois contre lui, le plus petit faisait déjà une tête de plus que moi, voire deux, et complètement essoufflée après la course effrénée que Vince et moi avions été forcés de pratiquer pour ne pas nous faire choper, j’avais été surprise par l’un d’entre qui m’avait agrippée de force et acculée contre un mur. Sous l’emprise du choc, j’avais laissé tous mes Cds volés s’écraser sur le sol en essayant de me dégager, puis Vince s'était retournée et m'apercevant en si mauvaise posture, était revenu sur ses pas pour me secourir. Son premier réflexe ? Une droite dans la gueule du plus grand. Et là, et bien je peux vous dire que je n'aurais pas aimé être à la place de mon agresseur, parce qu'il n'est pas commode quand il est en colère, le Vince !

Vincenzo... Il est mon ami d'enfance et ce depuis la maternelle. Je l'aime comme un frère et nos disputes se font rares. C'est en parti lui qui m'a appris la musique et m'a fait partager sa passion. Lui qui m'a rendue accro, aussi ! Ados nous arpentions les rues de Londres ensemble, et faisions les 400 coups quand il s'agissait d'assister à un concert de façon clandestine ou de se procurer de nouveaux disques. Nous n'avions pas beaucoup d'argent mais on se débrouillait. La solution "vol organisé" était d'ailleurs notre moyen favori de remédier au manque musical dans lequel nous nous laissions tomber. Comme ce fameux jour qui, loin d'être le premier, ne fut pas non plus le dernier...

-Ela, dégage de là, bordel !

Il avait beau faire son possible pour me dégager des molosses et me prier de fiche le camp d'ici, le laisser m'était tout bonnement impossible. J'allais pas le laisser se faire tuer parce qu'en meilleur ami qu'il était, il n'avait pas hésité à prendre les coups à ma place !
Croyez-le ou non, ce jour là, c'est un couvercle de poubelle qui nous a sauvés ! Comme quoi on râle après ces choses là mais elles sont bien où elles sont, des fois ! De grands coups dans la mâchoire comme nos agresseurs l'ont expérimenté n'ont visiblement rien d'agréable... ils l'avaient cherché, aussi ! Je fis montre d'une agilité et d'une rapidité hors concours ce jour là, mais je n'associe pas tant notre victoire à mes capacités personnelles qu'à la notion d'équipe que Vince et moi avions depuis toujours parfaitement intégrée. On travaille ensemble lui et moi, et ma foi, ça paie, même dans les situations les plus rocambolesques !

D'une main tremblante, je l'aidais à se relever, et nous courûmes encore jusqu'à trouver un endroit sûr où nous abriter. Si nous avions terrassé la bande pour un temps, il était tout bonnement hors de question de flâner parmi eux en attendant gentiment qu'ils nous retombent dessus. Déterminée, et quand nous fûmes enfin tout deux plus ou moins confortablement installés et surtout en sûreté, je finis d'arracher un pan de ma veste pour en essuyer le visage meurtri de mon compagnon qui fit par la suite de même avec le mien.

-T'as vraiment une sale tronche !

-T'as vu la tienne ?! lui répliquai-je en souriant difficilement de part l'éclatement de ma lèvre inférieure. Qu'est-ce qu'on va raconter ? A mon père... à l'école...

-La vérité. On s'est fait choper, on s'est défendus, ctout.

Un léger sourire naissant sur mon visage, je récupérai à ces mots le maigre filet de sang coulant sur sa joue du bout des doigts avant de plaquer mes lèvres sur sa peau, enfouissant aussitôt après ma tête dans son épaisse chevelure brune. Je ne lui dis pas "merci", ce jour là, mais ce geste seul suffisait à lui faire comprendre à quel point je tenais à lui et lui étais reconnaissante.

Vince, il a toujours été là pour moi, et je ne suis pas certaine de lui rendre la pareille de la meilleure des façons. Mais je l'aime, et je ne veux pas le perdre. Il est le premier, il est mon frère...

Ela - Unknown Soldier [Terminée] Ju5

« Hello, I love you, won’t you tell me your name ? » ♫

-Eh, bébé, c’est ça que tu cherches ?

Je me retournai en un sursaut pour poser mes yeux sur son corps parfait et sa belle gueule de salaud. Entre ses doigts, il tenait le petit sachet de poudre qu’Allan avait l’habitude de me refiler. Son sourire en coin en disait déjà long sur sa personne, son attitude, le genre de type qu’il était. Et aussitôt… je sus que j’allais l’aimer. Et aussi le détester. Mais que ce ne serait pas la seule et unique fois que je le verrais. Que bientôt il ferait parti de moi, et ce à jamais.

-Où est Allan ? Je vois pas de quoi tu parles… C’est quoi ça ? dis-je en m’approchant de lui et en désignant le sachet du menton.

-Mmh. Comme elle est mignonne. C’est pas la peine de nier. Je sais qui tu es. Je remplace Allan aujourd’hui. Et tu vas devoir faire avec.

Prudente, je jetai un regard autour de nous histoire de vérifier que nous n’étions pas observés. Je commençais à avoir l’habitude de récupérer de la drogue dans les quartiers mal famés et demeurai vigilante. Ca faisait quoi… peut-être un an que j’avais découvert ça ? J’en prenais pas souvent. Mais ça me permettait de supporter mon père et ma vie en général. Et surtout… ça me donnait l’impression d’être comprise, en comprenant des gens morts bien avant ma naissance.

-Les Doors ?

Je m’approchai de lui tout en pointant un doigt sur le t-shirt qu’il portait, en l’honneur de ce groupe qui avait changé ma vie.

-T’écoutes les Doors ? Vraiment ?

Il se contenta alors de sourire en se rapprochant dangereusement de moi. Le jeu avait commencé entre nous, un jeu qui ne se terminerait jamais. Ses lèvres frôlèrent les miennes et il extirpa de sa poche une photo de moi. Probablement une qu’Allan lui avait donné, pour qu’il puisse me reconnaître afin de me livrer sa daube. Oui, à l’époque, je ne prenais pas encore de la pure. Trop cher. Ma mescaline à moi était bien plus coupée qu’elle ne l’aurait dû.

-Alors, tu la veux ou non ?

Quel salaud. Il agitait l’objet de ma convoitise sous mon nez tout en me dévisageant. D’un geste vif de la main, et voulus m’en saisir mais il me devança en levant plus haut le bras.

-Hinhin. Ca se mérite, souffla-t-il alors en se penchant à mon oreille.

Pas fou, le gars. Je le repoussai alors gentiment avant de lui tendre quelques billets.

-J’ai payé, alors donne-moi ça maintenant.

Son sourire en coin m’exaspérait autant qu’il me séduisait. Et comme je m’impatientai, il glissa avec insolence mon dû dans mon décolleté avant de me voler un baiser.

-Tu fais de la guitare et t’écris un peu, hein ? Je joue au Fight demain soir. Viens me voir.

En un ultime clin d’œil, il avait déjà réajusté ses lunettes de soleil sur son nez et repris sa route en me tournant le dos. Quel salaud… mais quelle assurance, et quelle classe. Et que de bons goûts musicaux. J’avais envie de le connaître davantage, en dépit de sa putain d’attitude. A cette première fois, je sentis qu’il allait se passer des choses indescriptibles entre nous. Qu’il était le seul à pouvoir me comprendre, et qu’il m’accompagnerait dans ce long périple qu’est la vie. Lugh ********** allait devenir mon ami, mon amant, mon dealer, mon guitariste, mon copain d’éclate et de délires, l’objet de ma colère et mon amour de toujours, celui qui partagerait mon lit, ma vie, ma musique et ma drogue.

Ela - Unknown Soldier [Terminée] Ju7

« Come on baby, light my fire ! » ♪

-Ela Bella! Les mecs jvous présente Ela Newburry. Et ce soir, c’est ma nana…

Je levai les yeux au ciel en le laissant malgré tout saisir ma taille, puis le regardai porter sa bière à ses lèvres. J’avais 16 ans alors et n’allais plus au lycée que de temps en temps. Je préférais travailler pour gagner un peu d’argent et me payer de vieux instruments sur lesquels j’apprenais seule ou avec Vince, et griffonnant les textes de mes chansons. J’écoutais des tonnes de Cds. Tout ce qui me passait sous le nez devait être servi à mes oreilles. Dylan, les Stones, Oasis, Joplin, Hendrix, les Beatles et bien sûr les Doors… mais tellement d’autres encore. J’avais trouvé dans la musique le souffle… le soutien nécessaire. Mon père, qui avait détruit ma vie en ruinant la sienne, m’avait aussi offert ce cadeau, en m’initiant au monde du rock. Celui de son époque, et de mon côté, j’enchaînais les nouveautés. Vince partageant ma passion, nous comblions chacun nos lacunes en matière de musique et jouions ensemble autant que possible. Vince, c'était lui le pro, le vrai... moi, je le suivais. J'écrivais c'est vrai, puis grattais et pianotais un peu, et puis ma voix n'était pas si mal. Ca m'allait, moi. Avec un bon CD et mes pilules magiques, je m’embarquai dans des délires psychédéliques, qui me rendaient heureuse et léthargique. J’aimais ça. Oh oui, j’aimais tant ça…

Il ne fallut pas plus d’une heure pour m’entraîner à l’arrière du bar -m'arrachant aux griffes d'un Vincenzo septique- et commencer à me peloter. Sans doute avait-il lu dans mes yeux l’admiration que j’avais eu pour lui lorsqu’il était sur scène. Je l’enviais. J’avais adoré sa façon d’être, de communier avec la musique, ses chansons, tout. Et je rêvais d’être à sa place. Je voulais être lui.

-Et si je t’emmenais… au 7ème ciel, bébé ?

Quel frimeur ! De sa poche, il retira une petite boite en fer qu’il ouvrit sous mon nez.

-Qu’est-ce que c’est ?

-Ca, ma grande… ça t’ouvre les portes du paradis !

Et je lui fis confiance. Ouvrant ma bouche, je lui permis alors de déposer une petite pilule rose sur ma langue, avant de refermer amoureusement mes lèvres sur son doigt. Il éclata de rire et défit la ceinture de son pantalon. Il puait la clope et la sueur après son concert, et je ne le connaissais que d’une heure à peine, mais je le voulais.
Je le repoussai alors gentiment et me mordillai la lèvre inférieure tout en relevant ma jupe insolemment. Lui, avec ses grands airs de prédateur, ne me faisait pas peur. Je lui adressai un sourire coquin, terriblement amusée à l‘idée qu‘un jour nous puissions demeurer à égalité dans ce jeu que nous avions entre nous instauré.

D’un geste vif, il agrippa mes hanches et se pressa contre moi. Mes lèvres le réclamèrent et je m’adonnai à lui de la plus basse des façons.

-Come on baby, light my fire…

Ela - Unknown Soldier [Terminée] Ju3

« And it’s all over, the war it’s over » ♪

Le regard perdu à l’horizon, je détournai finalement le regard en sentant la main de Lugh saisir la mienne. Depuis ce fameux soir dans ce bar, nous ne nous étions jamais quittés. Nous passions nos vies à faire de la musique, nous droguer, nous engueuler et nous réconcilier sur l’oreiller. A écrire aussi. Et puis tout simplement à survivre.

Je jetai un dernier regard sur le couvercle sombre qui recouvrait le corps de mon père et balançai sans plus de douceur une rose achetée dans la rue à un petit garçon. C’est la dernière fois que je vois ta sale gueule d’alcoolo. Je t‘aime, papa…

Au bout de l’allée, Vince nous attendait. Il fusilla Lugh du regard encore une fois, probablement intimement persuadé qu’il lui avait volé sa place à mes côtés pour ce moment particulièrement difficile. Moi je m’en foutais. Lui ou un autre… un mort de plus… j’avais pris des cachets, pas assez pour dormir ou délirer, suffisamment pour ne m’inquiéter de rien, et j’étais tout simplement bien.

-Bon, les gars, c’est rock’n’roll tout ça, c’est bon, je prends ! Mais me faites pas une overdose avant de partir en tournée, bordel !

C’est à peu près tout ce dont je me souviens. Ce fameux jour, deux heures précises après l’enterrement, nous étions tous les 5 réunis autour de ce type en compagnie de notre « manager » de l’époque. Nous venions de signer notre premier contrat. On allait enregistrer un véritable album, et partir en tournée, tous. Vince, Lugh et moi, et puis Sixte et ***, le premier fidèle musicien de Lugh, le plus posé de la bande, et le dernier, un clavier que nous avions intégré au groupe pour nous aider surtout sur les arrangements. J’aimais ces types là, mais ce jour là j’étais trop stone pour réaliser. Nous étions une famille, et je n’avais plus qu’eux, et notre musique.

Ainsi furent mis en lumière les Unknown Soldiers...

Ela - Unknown Soldier [Terminée] Ju6

« Come on and cry, cry baby ! »♫

Notre premier album fut un véritable succès ! De même que la tournée qui s’ensuivit, et en moins de six mois, nous étions presque aussi célèbres et connus en Europe qu’Oasis ! Une belle revanche pour nous, pauvres paumés des bas quartiers de Londres qu’on disait stupides de persévérer. Notre musique était bonne, elle plaisait, ma voix aussi ainsi que nos paroles. En moins d’un an, nous étions devenus les nouveaux rois du rock… Et avec le succès, j’ai pris tout ce qui allait avec…

-Ela, qu’est-ce que tu fous putain ! T’es malade, descends de là !

-Bonsoir Paris ! Hurlai-je simplement en levant les bras au ciel.

Hilare, une bouteille de scotch à la main, je saluai brièvement les journalistes postés en bas de l’hôtel et me cramponnai tant bien que mal au volet de la chambre. En équilibre sur le rebord de la fenêtre, j’embrassai du regard la ville entière, plus que jamais vivante au moment de frôler la mort.

Au fond, c’est quoi la mort ? La délivrance, non ? Moi elle me fascine. Mais elle me fout la trouille aussi. Chaque fois c’est comme si… comme si je la défiais. Comme si je me sentais capable de la tromper. J’aimerais savoir ce que ça fait sans y passer… Et puis, certaines fois, je me sens tellement seule, même entourée, que je n’ai plus envie de continuer. Dans tout le lot, y en a pas un qui est foutu de comprendre ce que je ressens…

Des mains puissantes enserrèrent ma taille et me soulevèrent fermement. Trébuchant, je laissai échapper la bouteille qui vint s’exploser au sol en mille morceaux, 8 étages plus bas… Petit désagrément qui me vaudra d’ailleurs une plainte, puis un procès… et une jolie amende à payer. Salopards de journalistes…

-Elle est pas en état… on annule le concert !

-Putain, fais chier Newburry !

Une porte qui claque, des meubles qui tremblent… et du verre brisé, encore. Je revois encore Lugh quitter tranquillement la pièce, trop heureux de s’octroyer un soir de congé, Vince, inquiet et pourtant terriblement blasé, puis Julian, la « 5ème roue du carrosse » à l’époque, un être particulièrement violent qui ne supportait pas mes excès et mes conneries à répétition. Comment pouvais-je lui en vouloir de toute façon ? Il était bon mais ne nous aimait pas tellement. Ce qui lui importait c’était de pouvoir jouer et partager notre succès. En restant avec nous, il avait le meilleur, comme le pire… Peu importe. Il n’est pas resté longtemps. La 5ème place est maudite, chez nous.

Cédant soudain à la panique, je m’effondrai dans les bras de Sixte pour ne plus me relever de la soirée. Je venais de faire foirer un énième concert, après avoir passé une nuit de folie à… à quoi déjà ?

-C’est bon Ela, je suis là…

Oui… et je le savais. Contrairement à Lugh qui fuyait mes problèmes pour mieux s’occuper des siens, à Julian qui s’en foutait et à mon pauvre Vince qui ne savait plus quoi faire, lui restait calme à chaque fois et me parlait longuement pour essayer de comprendre. S’il était terrifié par mon attitude et mes multiples mises en danger, il ne le montrait jamais.

-Qu’est-ce que tu as pris ce soir ? Tu le sais ?

Une fois, deux fois, je sanglotai. J’avais froid, mal, peur…

-Je suis désolée, gémis-je en m’agrippant à lui.

Son odeur, sa présence, son calme à toutes épreuves… Ca lui arrivait de péter un plomb, de gueuler bien fort mais… s’il n’était pas toujours sûr de lui, pour moi il savait s’y prendre. Au fond on était tous plus ou moins évaporés, sauf lui. Sans lui le groupe ne serait plus là aujourd’hui. Sans doute ne l’aurait-il jamais été…

Si j’aime ce que je fais ? Oh oui bien sûr, j’adore ça, et pour rien au monde je n’arrêterai mais… il y a des périodes, des crises à passer. Un cercle à suivre… ne crise ne se termine jamais vraiment. Pas la mienne en tout cas, je crois…

-Est-ce que tu as seulement bu ?

-Je… je ne sais plus !

Et le type qui avait passé la journée avec moi, alors ? Je ne me souvenais même plus de son nom… Où était-il passé ? Je n’en avais pas la moindre idée… Alors geignant toujours, débitant des paroles plus ou moins cohérentes, je laissais Sixte me laver, puis m’habiller, tentant tant bien que mal de réconforter l’être déprimé, paniqué et drogué que j’étais.

Une heure, peut-être deux après l’évitement du drame, je somnolai entre ses bras puissants et le suppliai de ne plus jamais m’abandonner.

-Qu’est-ce qui se passe, Ela ? Qu’est-ce qui ne vas pas ? Il faut arrêter tout ça, tu me promets, hein ?

-Est-ce que… est-ce que tu m’aimes ?

Jolie façon de détourner sa question. S’il m’aimait ? Bien évidemment. Il n’aurait pas été là sinon. Oui, il m’aimait, et il acceptait et assumait mes nombreux problèmes, par-dessus le marché. Quant à lui promettre de tout arrêter… Est-ce que j’en étais seulement capable ? N’y aurait-il pas toujours des moments où j’aurais envie de m’évader, de ne plus penser ? Et ma pesante solitude, comment la contrer ?

-Bien sûr que je t’aime.

Du bout des doigts, j’effleurai ses lèvres puis fermai les yeux.

-… oui. Oui, je te promets d’essayer…

Ela - Unknown Soldier [Terminée] Ju12

« Yes I'm out of time... »♫

En près de 10 années… il se passe énormément de choses. Du succès, des périodes de creux, 4 albums, des concerts, des voyages au bout du monde, des changements de musiciens, beaucoup d’argent, des pétages de plomb sur des plateaux télés, des prestations qui tournent mal, des procès, des mariages d’une nuit, de grosses frayeurs… et pourtant nous étions toujours tous les quatre, avec un tout nouveau « clavier/arrangeur » pour l’occasion, et de nouveaux projets.

Cela faisait deux ans que je m’étais plus ou moins « calmée ». Comment ? Je n’en sais rien à vrai dire, pour moi les choses s’étaient remises à aller mieux toutes seules… Je ne sais pas comment ni pourquoi. Peut-être à cause du bébé ? Il paraît que ça éveille certaines choses, ces phénomènes là, et ce même si je ne l’ai pas gardé. Qu’aurais-je fait d’un bébé ? Même en étant certaine de la paternité de Lugh, m’avoir pour mère était la pire chose qui puisse arriver à un enfant, j‘en étais consciente et pas encore égoïste au point de faire sombrer un petit être innocent après moi. Un message dans l’air, une impression… je ne sais pas quoi exactement mais je savais que la trêve n’allait pas durer. Voilà pourquoi au maximum j’essayais d’en profiter, mettant à profit ces beaux jours pour tout donner et surtout redonner un second souffle aux Unknown Soldiers.

-Et pourquoi pas Venise ? On n’a jamais fait l’Italie.

-Je connais quelqu’un qui pourrait nous proposer quelque chose là-bas.

-Alors, ça vous dit ? On part… disons dans un mois ! Et on écrit là-bas. On donne tout !

Sur les bords du lac de ma petite propriété anglaise, plus précisément achetée dans le Surrey, nous nous baladions tous ensemble aux beaux jours, plein de beaux projets en tête. Pour une fois, nous étions tous clean, sans exception !

-Et on fait comment, sans Evan ?

Evan… une victime supplémentaire de la 5ème place hantée…

-On peut trouver quelqu’un d’autre là-bas… sur place. On voit ça avec la prod’ demain, ok ? Vous serez tous là ?

L’approbation générale clôturant cette petite discussion professionnelle, nous nous retrouvâmes très exactement 2 mois et 3 jours en Italie, à Venise où un certain Monsieur Mastroiani, bien aimable et ma foi rock’n’roll dans l’âme, nous proposa une splendide demeure où travailler notre inspiration. Avec studio d’enregistrement et fonds à disposition ! Ce fut ma foi bien étrange de la part d’un PDG de telle dimension, mais au fond, une générosité pareille, cela ne se refuse pas ! J’avais envie de révolutionner le monde de la musique… de faire un album qui se vendrait mieux encore que les précédents. De travailler le décor, le concepts… en bref d’élaborer un projet beaucoup plus complexe et précis que nous ne l’avions jamais fait. J’avais envie de miser sur le visuel, encore plus que d’habitude, puis sur les souvenirs… Musicalement, j’avais besoin d’un retour aux sources, de rendre hommage aux hommes et femmes de ma vie ayant contribué à donner un sens à ma vie. Je ne savais pas trop, mais en venant ici, je savais que je trouverais l’inspiration divine. Et c’est vous dire…

Ela - Unknown Soldier [Terminée] Ju17

« Where is my mind ?! »♫

-Est-ce que l’un de vous sait ce qu’elle a pris ?!

« Vous » ? Jim… Liam… Janis ? Non, j’imagine seulement Vince ou Sixte près de moi, peut-être Lugh, à moins qu’il ne soit dans un sale état, lui aussi… Autour de moi le monde tourne, s’agite…

-T’avais promis, Ela… promis que… que c’était la fin des conneries ! Pourquoi t’as recommencé, hein ?

Non, Sixte, je t’en supplie, ne pleure pas à cause de moi… Est-ce que tu pleures ou… tu es en colère ? Les deux, peut-être… Oh, tu sais, j’étais tellement seule… j’en avais tellement besoin, tellement envie… Je voulais LE voir, lui parler… Si les Dieux de la mythologie grecque existent, pourquoi pas lui ? Il est mon dieu, mon dieu à moi… Les dieux ? Oh oui, ils sont revenus… et avec eux le temps des communions et des offrandes… la foudre de Zeus pendant les orgies organisées par Dionysos ! Non, c’est pas la drogue, je vous jure que c’est vrai… Je l’avais prédit, je le savais. Voilà pourquoi j’avais choisi Venise… drôle de coïncidence, n’est-ce pas ?

J’entends les machines, les médecins, les infirmières. Tout se bouscule autour de moi. Je n’y vois plus très clair… Jim, pourquoi tu ne réponds pas ? Oh je promets d’honorer les dieux, de les adorer… même dans la mort… Prends-moi dans tes bras, je t’en supplie, emmène-moi…

De la lumière au plafond, des visages familiers penchés sur mon front… Je me réveille, ouvre les yeux avec peine. IL m’a trahie.

Je vais continuer à vivre, finalement…

THE END

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Réceptacle d'Hébé

Validée miss Rock'n Roll Star bounce

Gaffe à l'overdose quand même rouge

Réceptacle d'Hypérion

OUAIIIIIIIIIS !!!!! MON ESCLAAAAAAAVE ! *sort*

ahem... bienvenue mon ange <3 !