Ludus Dei
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Et nous avions tous du génie... [ Andrea ]

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Ela J. Newburry
Unknown Soldier
Ela J. Newburry

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MessageSujet: Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Icon_minitimeSam 15 Mai - 16:57

-Ela, qu’est-ce que tu fous bordel ?
-Han continuez sans moi, j’ai mal à la tête…
-T’as tout le temps quelque chose… on va bosser quand ?


Cette remarque ne me plaît pas, évidemment. Comme s’ils étaient les seuls à bosser. On a pas pris de vacances depuis la dernière tournée, et ce séjour à Venise, c’était un peu pour ça aussi. Nous reposer. Ok, on a trouvé un musicien supplémentaire pour bosser avec nous sur un nouvel album, mais on est pas au pièce. De toute façon, on est coincés ici depuis l’arrivée des dieux à ce que j’ai compris, alors à quoi bon se précipiter ? Ca aussi, encore une drôle d’histoire… j’y comprends pas grand-chose, mais peu importe. On est bien ici, on a rien à payer… on est logés par monsieur Mastroiani en personne, et ce autant que l’on en aura besoin, a-t-il dit. Ces mecs me prennent la tête, vraiment…


-Eh ! J’vous signale que j’ai rempli ma part du marché. J’devais écrire pour aujourd’hui, c’est fait. Vous êtes pas foutus de plaquer 3 accords sur 3 rimes, je suis pas responsable de ça, moi !

Je les entends répliquer, râler, mais la tête me tourne et je me barre en claquant la porte. Lugh et Vince ont fait de même je crois. Tant mieux. Qu’ils sortent. Ca fera du bien à tout le monde.

Enfermée dans la salle de bain, je vacille et me retiens de justesse au lavabo. Je relève péniblement la tête, et le miroir me renvoie une image de moi-même que je ne supporte plus. Des cheveux en bataille, des traits tirés, des cernes, une mine extenuée… Mais le pire… ce sont mes yeux, et mon regard, que j’évite de croiser. Fait chier.

Un peu d’eau sur mon visage me rafraîchit et dans une petite boîte, une pilule grise me fait de l’œil. Je la dépose sur ma langue et l’avale à sec. J’ai l’impression qu’elle est restée dans ma gorge. Il me faut quelque chose pour la faire descendre. Mais j’ai pas soif pour de l’eau. Tiens… une bouteille de… rhum ? Ca fera l’affaire.

Le liquide ambré enflamme ma gorge sans même que je ne m’en rende compte. La douleur me fait toujours cet effet là. Elle est sans cesse… lointaine. Pareille a un écho… Les gens me prennent pour une dingue quand j’essaie de l’expliquer. C’est parce que jsuis une droguée. N’empêche que je suis mieux placée qu’eux pour décrire cque jressens, je crois…

J’ai chaud. Accrochée à la rampe d’une main, l’autre étant trop occupée à empêcher ma bouteille de se briser, je remonte l’escalier jusqu’à ma chambre pour y enfiler une tenue plus légère. Une fine robe à bretelles… ouais, une nuisette, ou quelque chose dans le genre. Habituellement le genre de chose que je ne porte pas en présence des garçons. Ca les excite un peu trop, je dirais. Même si je suis pas pudique pour deux sous.

De toute façon, ils sont tous partis là, non ? Je peux m’habiller comme je veux, même… me trimballer à poil si ça m’enchante. Mais j’ai envie de me sentir un peu… féminine. Pour voir…
Mais même avec une tonne de maquillage je me sais incapable de masquer ma fatigue et mes addictions. En fait… je suis pas une fille féminine. J’ai un joli visage et un corps plutôt pas mal, mais je n’ai jamais su prendre soin de moi. Je n’ai fait que gâcher le travail de mère nature avec… la poudre, et les pilules. L’alcool aussi, sûrement. Mais c’est le prix à payer pour être bien dans ma tête, enfin, je crois…
Pour finir, j’ai mal en talons et je dors avec les chemises de Lugh ou Sixte. Alors le maquillage… Je suis pas foutue d’en étaler sur mon visage sans ressembler à une pétasse à la Paris Hilton. J’ai pas besoin de ça, non…

Y a une pince qui traîne sur mon bureau. J’enroule mes cheveux et les remonte au sommet de mon crâne. Ca me va bien, je trouve… Mais le miroir de la chambre n’est pas plus amical que celui de la salle de bain. Qui voudrait d’une nana comme moi, quand on peut avoir des mannequins en couverture d’Elle ?
Han, peu importe. J’ai besoin de personne. J’ai ce qu’il faut ici…

Pouf. Et merde. Je viens de renverser de l’alcool sur mon lit en me laissant glisser dessus. A prévoir… tant pis. Je changerai les draps plus tard. Encore une gorgée, puis deux… et je pose la bouteille sur la table de nuit avant de fermer les yeux. Le Surrey, la campagne… et les moutons. L’herbe fraîche… C’était où ça déjà ? Chez ma grand-mère, je crois… il y a longtemps… et il y avait encore ma mère… Hummm…

J’ai faim. Il y a… cette odeur… Des œufs, des herbes… Merde alors. Jme croyais toute seule… La bouteille à la main, je descends les escaliers pour vérifier. La cuisinière est allumée, et quelqu’un joue de la guitare dans la véranda. Tiens… Andrea. Le petit dernier. C’est plutôt le premier à se tirer d’habitude. Jcrois qu’il l’aime pas beaucoup. Jsuis qu’une droguée pour lui, une pauvre fille. Mais une droguée qui lui permet de vivre une de façon sympathique et de gagner un peu d’argent sans trop se fouler. Ecrire des chansons et faire des concerts, c’est pas rien, mais y a pire comme métier.

Je crois qu’il m’a entendue arriver. Il me jette un regard sombre et n’oublie pas de s’arrêter sur mon trophée. Adossée au chambranle de la porte, je continue de le regarder jouer, sans ne rien dire. J’attends une remarque désagréable et cinglante de sa part. Une insulte, n’importe quoi. Je sais pourtant qu’il est capable de me réduire au silence. Juste parce que « l’indifférence est le meilleur des mépris, comme on dit ».

Sur la table, je remarque soudain une bouteille de vin rouge. Français. Ah, la France ! Un pays que j’aime, qui fait parti de moi par ma mère… un pays dont je connais la langue, aussi. Enfin, je la comprends, même si je ne la parle pas. Depuis toute petite, c’est resté, je suppose. Cela me donne envie d’écouter de vieux classiques français. J’ai justement un CD approprié. J’en ai rien à foutre qu’Andrea me fasse la gueule parce qu’il était en train de jouer. Je file jusqu’à la chaîne et lui enfourne la galette brillante dans le bec. Ca me met dans l’ambiance, et j’aime cette impression de classe carrément rétro.

Rapidement je rejoins Andrea dans la veranda et m’installe dans un fauteuil en fasse de lui. Il m’inspecte de la tête au pieds mais demeure toujours silencieux. Je ne sais pas ce qu’il pense, à vrai dire, même si je suis toutefois en mesure de penser que la nuisette a fait son effet…


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Andrea C. Benedetti
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MessageSujet: Re: Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Icon_minitimeDim 16 Mai - 17:53

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    Andrea leva un sourcil en voyant Ela disparaître de la salle en claquant la porte. Miss caprice avait encore mal à la tête, voyez-vous ça. Et sans elle le groupe se retrouvait planté comme des cons. Ouais, ok, elle avait bien bossé pour la répétition d’aujourd’hui, mais il suffisait pas d’écrire, fallait aussi donner un rythme à la chanson. Et sans chanteuse bah, c’était mort.
    Les autres membres reposèrent leurs instruments et s’en allèrent avec mauvaise humeur. Le jeune italien les regarda partir l’air légèrement blasé. Ça finissait toujours comme ça de toute manière. Pas moyen de faire une seule répétition convenable. Mais il en avait rien à foutre, du moment qu’il ramassait assez d’argent pour bouffer, les Unknown Soldiers pouvaient bien s’entre déchirer qu’il n’aurait même pas levé le petit doigt pour arranger la situation. C’était même drôle à voir, il adorait compter les points.
    Bref, tout ça là, c’était bien beau mais lui il faisait quoi maintenant ? Quelle heure était-il ? Bientôt 20h. Même pas assez tard pour sortir s’amuser en ville, et il n’avait pas envie de rentrer chez lui.
    Il se dirigea nonchalamment vers la cuisine et commença par ouvrir le frigo. Ouais, il n’était pas chez lui, et alors ? Il pouvait quand même piocher dans la réserve nan ? Après tout, il faisait « parti » du groupe. Il sortit donc des étagères deux œufs, une boîte de champignons de Paris frais, des tomates et du persil. Avec tout ça et en fouillant un peu dans les placards, il dénicha quelques épices. Il éplucha et mit le tout dans une poêle. Omelette aux champignons tomates. Simple, rapide et efficace. Et puis si ça râlait après, il rachèterait de la bouffe et puis voilà. Il n’était pas compliqué sur ce point, il n’allait pas se prendre la tête pour de la nourriture franchement.
    S'emparant ensuite de la première bouteille de vin rouge qui lui tomba sous la main et de sa guitare, Andrea alla s’installer dans la véranda. Il prit ses notes de musique sur la dernière chanson qu’il était en train de composer et commença à accorder son instrument. Il n’arrivait pas à trouver une fin, ça l’agaçait.
    Sur la bouteille c’était écrit France. Il ne s’en rendit compte qu’en s’en servant un verre et grimaça. Depuis quelques temps, il prenait bien soin d’éviter tout ce qui avait un quelconque rapport avec ce pays, et voilà qu’un simple objet suffisait pour le faire grincer des dents. Les yeux rivés sur la bouteille, une bouffée de colère lui monta à la tête et il eut soudain envie de la balancer par la fenêtre. Il ne le fit pas pourtant, se contentant de faire tourner un peu le liquide couleur sang et d’en boire une gorgée. Délicieux.
    Son diapason efleura les cordes et les premières notent voletèrent dans l'atmosphère, bientôt suivies du reste de la partition. Il ne s'arrêta pas de jouer lorsqu'il entendit des pas dans l'escalier. De même lorsque la silhouette d'Ela se démarqua dans l'ombre du couloir pour s'adosser contre la porte. Il se contenta juste de bouger le regard pour le poser sur la jeune femme. Il remarqua sans mal la bouteille de rhum dans sa main, de même que ses pupilles légèrement dilatées et son air de trompe la mort. Habillée d'une simple petite nuisette : ça aussi, il le remarqua. De plus en plus pitoyable cette fille, vraiment. Elle cherchait à lui faire pitié là ou quoi ? Dans ce cas c'était réussi. Merde, lui qui croyait être seul. Il pensait qu'elle était partie, qu'il allait pouvoir être tranquille. Raté.
    Ela. Comme Antonella.
    Elle entra dans la pièce pour se diriger vers la chaîne hifi. *Tu fais un seul bruit chérie et je te tue* pensa t-il, même si c'était sans doute un peu exagèré. En fait, la simple présence de la chanteuse dans la pièce le mettait en rogne, bizare hein ? Il se voyait facilement la giffler. Elle était tellement minable, shootée à bloc. Face à quelqu'un dans cet état, Andrea avait des envies de meurtres. Allez savoir pourquoi. Surement parce que pour lui tous les gens qui se droguent jusqu'à devenir accro ne sont que des déchets. Ouais, surement. En tout cas elle était quand même mignonne en petite tenue, c'est pas lui qui allait dire le contraire. Elle avait même pris la peine de remonter ses cheveux, dévoilant la peau diaphane de sa nuque. On aurait quand même dit une mourrante. Beurk comme idée !
    Il la regarda sans rien dire mettre un disque et appuyer sur play. Ses doigts ne s'étaient pas détachés des cordes de sa guitare, mais il avait cessé de jouer, au moins pour savoir ce qu'elle avait mit. La bohême. On ne pouvait décement pas avoir de plus mauvais goût. C'est qu'il était abonné aux pétasses françaises ma parole ! Il gronda intérieurement et continua de fixer Ela alors qu'elle prenait place dans le fauteuil devant lui. Elle jouait la provoc là, nan ? Juste un peu. Comment voulait-elle qu'il joue de la guitare avec ce... truc ! Ce machin français là, cette horreur musicale !?

      -Nan mais sérieux, t'as vraiment un problème avec l'idée de respect des autres toi, hein ? Lâcha finalement Andrea d'une voix glaciale en reposant son instrument au sol.


    Il la fusilla du regard avant de se lever. Mais contrairement à ce qu'on pourrait penser il n'alla pas éteindre la chaîne. Il passa à côté sans rien faire, prenant la direction de son omelette qu'il avait mise sur le feu quelques minutes plus tôt. Il prit une assiette, des couverts, et après s'être servi, retourna dans la véranda. Non sans s'arrêter un quart de seconde à côté d'Ela :

      -Pauvre conne.


    Et sur ces beaux mots, il alla se rassoir et commença à manger, sans plus jeter un seul regard à la jolie jeune femme.

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Ela J. Newburry
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MessageSujet: Re: Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Icon_minitimeVen 21 Mai - 15:34

Je sais déjà à peu près qu’elle va être la réaction de mon « compagnon ». Je le connais, je veux dire, je sais comment il agit avec moi et je sais aussi qu’il ne peut pas me voir. Il me déteste. Je l’insupporte. Je me demandais au début pourquoi il restait et j’ai fini par comprendre que ce n’était qu’une question d’argent. Par conséquent, je peux le pousser à bout autant que je veux : il me méprise, je me fiche de lui. C’est un bon deal, nan ? Et s’il en a marre un jour, il finira bien par partir. Après tout, il n’est pas indispensable ici. Des musiciens il y en a d’autres. Même si lui, et ça m’écorche de le dire, c’est un petit génie. Tss ! Un crétin, surtout. Vas-y, insulte-moi encore, j’adore ça. On t’a jamais dit que j’avais l’habitude et que ça ne me faisait plus rien du tout ? Les injures glissent sur moi comme la pluie sur ma peau un jour de mauvais temps… Baah !

Je le regarde s’activer derrière les fourneaux, se préparer à manger, avec un sourire en coin moqueur, et un regard rieur qu’il a du mal à supporter. Ce n’est que lorsqu’il s’assoit face à moi de nouveau que j’éprouve le besoin de lui faire savoir quelques petites choses cruciales…

-Eh, dis donc. Je suis peut-être pas chez moi ici, mais toi encore moins. Cette maison on me l’a prêtée à Moi, alors si t’as le moindre problème… tu te tires chez toi. Ou à la rue, ça m’est égal,
dis-je en appuyant bien sur chaque syllabe et en me penchant vers lui.

Épousant ce geste, ma tunique dévoile une partie évidente de mon décolleté, mais si lui n’oublie pas d’y jeter un coup d’œil, cela ne me fait ni chaud ni froid. C’est sûrement un pervers, comme beaucoup de mecs, mais j’ai l’habitude avec ça. Ou alors… je le dégoute un peu plus en lui dévoilant des parcelles de mon corps, et ça ça m’excite un peu plus. Ça ce serait vraiment… parfait.

En l’espace d’une phrase, je viens de m’épuiser. Main sur le crâne, je soupire de fatigue et m’avachis dans mon fauteuil en penchant la tête en arrière pour observer les branches des arbres au dehors s’agiter. Le soleil me fait mal aux yeux, je les voile un instant entre mes doigts, puis cherche des lunettes dans le tiroir du petit meuble, juste à côté. Bingo ! Au travers les verres sombres, je regarde de nouveau Andrea, sans que lui sache vraiment qu’il est à présent l’objet de toute mon attention. Il se passe un grand moment sans que ni lui ni moi ne prononcions le moindre mot. Il mange, et moi je bois, en fredonnant de temps à autre la chanson que diffuse la chaîne Hifi.

Lorsqu’il retourne dans la cuisine pour ranger ses couverts, je me penche en avant puis sur le côté pour l’observer. Pas des plus discrètement, mais peu importe. Je m’ennuie, et…

-Merde !

Et vlan la bouteille, par terre… Du rouge à mes pieds, du rouge sur mes doigts… mais heureusement pas de verre cassé. Je l’empoigne pour la relever, puis fais de même avec ma propre personne. Il me faut une éponge, un chiffon, quelque chose pour nettoyer.

Je m’approche négligemment du musicien et lui vole sa place derrière l’évier. Je suis plus chez moi que lui ici, de toute façon. Je fais couler un peu sur du papier, pour m’adonne à plusieurs allers-retours, histoire d’éponger convenablement puis de tout passer à l’eau. Puis je lave à leur tour mes mains souillées et m’accoude un long moment à l’évier.

Il en a fait de même en face de moi et fume à présent une cigarette. Je lui aurais bien fait une remarque sur le respect des autres et la pollution de l’air mais ce n’aurait pas été bienvenu. Tout simplement parce que je ne me gêne pas moi non plus pour fumer à l’intérieur, et qu’il le sait très bien. Il me donne envie. D’ailleurs, c’est là une bien meilleure idée.

Séductrice malgré moi, je m’approche lentement de sa personne avant de me coller contre lui. Approchant ma bouche de la sienne, je respire longuement la fumée qu’il me crache à la figure avant de lui piquer son petit bâtonnet blanc incandescent et de le porter à mes lèvres. Peu importe ses regards noirs, mutine et taquine, je laisse glisser ma main inoccupée le long de son cou et dessine sur son torse quelques motifs invisibles.

-Je te dégoute, hein ? Souffle-je à son oreille avant d’inhaler encore un peu de fumée…

Parce que si c'est le cas, j'en suis fière, ton mépris ne m'atteint pas... d'aucune sorte !
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Andrea C. Benedetti
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MessageSujet: Re: Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Icon_minitimeSam 22 Mai - 13:27

    Un problème ? Y’avait aucun problème. La bouffe de cette maison était bonne, le vin aussi. Nan vraiment, il n’y avait aucun problème. Il détestait Ela, mais il adorait s’en prendre à elle, alors non, il ne partirait pas. Un sourire mauvais plissa le coin de ses lèvres lorsque la jeune femme se pencha en avant, dévoilant une jolie part de sa poitrine. On aurait dit une pute. A croire qu’elle le faisait exprès. Il l’observa se laisser glisser dans le fauteuil avec cet air pathétique des acteurs de pièces tragiques. Bon sang. Ela ou : ma vie est un mélodrame.
    Andrea reporta son attention sur son assiette et termina de manger. Le goût du piment lui déchira la gorge. N’importe qui aurait jugé son omelette immangeable, mais lui il ne pouvait manger un plat sans l’épicé fortement. Bon, évidemment quand il cuisinait pour quelqu’un, il ne mettait pas autant d’aromates, quand même. Il retourna dans la cuisine pour poser son assiette vide dans le lave-vaisselle.
    Nan, sans blague. C’était à elle qu’on avait prêté cette maison ? Alors dans ce cas autant y faire le plus de connerie possible, hin ? De toute façon, ce n’était pas lui qui faisait le plus de dégâts, en cet instant. Il venait de voir du coin de l’œil la chanteuse renverser sa bouteille au sol. Youhou. Vas-y nettoies donc cendrillon, pensa le musicien en la regardant éponger, accouder au rebord d’un placard. Elle le rejoignit quelques instants plus tard tandis qu’il s’allumait une cigarette.
    Il fumait beaucoup. Il pouvait facilement consommer deux paquets de clope en une journée, mais c’était toujours mieux que de boire ou de se droguer. Bien qu’il le fasse aussi, en plus petites quantités tout de même. Il était à 1.5 grammes de coke par jour. Une raie le matin et deux ou trois autres dans la journée, quand il en avait besoin ou à des fêtes. Dés fois il saignait du nez. La coke qu’il achetait était trop coupée avec de la merde, il fallait avoir les narines solides, alors il la réduisait en poudre ultra fine avec sa carte-bleue. Le sucre en poudre devenait du sucre-glace. Il n’y était pourtant pas accro, lui. Contrairement à la pauvre conne qui lui faisait face. Fallait vraiment être minable pour être accro à ce genre de truc.
    Elle s’approcha lentement de lui et il lui jeta un regard de braise. Ne lâchant pas un mot lorsqu’elle lui prit la cigarette pour y tirer une taffe. Ses doigts chauds voletèrent sur la peau de son cou, puis sur son torse, et il se sentit bouillir de rage. Bordel. Le pire, c’était quand elle s’amusait à faire ça. Il avait horreur de ça. Elle ne se rendait que trop bien compte de son pouvoir de séduction. Elle était mignonne malgré sa gueule de déterrée. Pas mignonne comme les mannequins qu’on pouvait voir sur les couvertures de magazines. Mignonne à sa manière. Fragile, sensuelle, fluette, svelte, limite anorexique.

      -Je te dégoûte, hein ?


    T’imagines même pas à quel point, faillit-il répondre, mais il se retint. Non. Voyons. On ne répond pas comme ça à ce genre de chose. Elle voulait jouer, alors on n’allait pas refuser l’invitation…
    Andrea laissa planer le silence, la regardant d’un air moqueur fumer SA cigarette. Avec un peu de chance elle allait crever dans la minute d’un cancer des poumons. Crève crève crève crève, se répéta t’il intérieurement.
    Au bout de quelques minutes de mutisme calculé, il remonta sa main gauche dans le creux des reins de la chanteuse pour l’empêcher de fuir alors que sa main droite se glissa dans sa nuque, puis dans ses cheveux.

      -T'as deviné ça toute seule ou c'est quelqu'un qui te l'a soufflé ? Murmura t'il d'une voix glacée


    Il défit son chignon. Doucement, lentement. Presque avec tendresse.
    Juste avant que sa poigne ne se ressert et qu’il lui tire violement la tête en arrière. Sa pomme d’Adam apparut et il se pencha pour la mordiller avant de remonter jusqu’à l’arrête de sa mâchoire. Il frôla ses pomettes, redescendit vers son oreille, contournant ses lèvres, sentant une colère sourde monter en lui, ayant toujours ce sourire mauvais accroché au visage. Il finit par la relâcher en la repoussant et fit à nouveau entendre sa voix froide comme de l'acier :

      -Dégages.
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Ela J. Newburry
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MessageSujet: Re: Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Icon_minitimeSam 22 Mai - 16:59

Je sens sa main aventureuse au creux de mes reins : un geste qui ne trompe pas. Il m’agace. Il est pénible, arrogant, méprisant et sacrément con, mais j’ai toujours eu un faible pour les mauvais garçons. Surtout pour ceux qui me traitent comme de la merde. Parce qu’il y a un instant, dans l’amour, où ils se montrent faibles à leur tour, en cédant à leurs instincts. Où ils se soumettent, d’une certaine façon, parce qu’on leur plait. Même moi, qui n’ai pourtant rien d’un top model mais un teint aussi pâle que celui d’un cadavre, un visage fatigué, des cernes permanents… j’arrive à plaire, certains me trouvent jolie. Peut-être même… lui, qui pourtant ne peut pas me voir.

Ses lèvres posées dans mon cou, malgré la violence, je savoure la victoire. Je le laisse jouer avec ma peau sucrée, mordiller ma gorge à la manière d’un vampire assoiffé, et pousse un long et strident feulement au moment de me sentir repoussée. S’ensuit un long rire moqueur et ravi, et, en quelques pas de danse, je m’enfuis vers le salon, bouteille à la main, cigarette dans l’autre. Je me laisse tomber négligemment sur le canapé, dépose ma bouteille sur la table, ma clope dans le cendrier, et m’installe confortablement, repliant mes jambes fines sous mon corps à peine couvert.

Je relève la tête, peine à demeurer droite. J’ai mal au cœur. De nouveau ma tête me fait souffrir. C’est passager, je me connais assez. L’histoire de quelques minutes…

J’ai froid. Peu importe ce qu’il fait, peu importe qu’il soit là. J’attrape la couverture à mes pieds et l’étend sur mon corps que je ressens soudain gelé. N’avais-je pas chaud il y a à peine une heure de cela ?

Un long moment je reste ainsi, observant le plafond en fredonnant quelques chansons. Andrea est reparti dans la véranda. Je trouve étrange qu’il ne se soit pas encore bel et bien tiré. Les autres sont bien sortis, pourquoi pas lui ? Il est bizarre, Andrea, de toute façon. Mais peut-être bien que je lui plais plus qu’il ne veut bien l’admettre. Je l’imagine parfaitement en plein conflit intérieur. Il n’y a qu’un pas entre la haine et l’amour. Ah ah. Qui a dit ça déjà ? Moi j’aurais plutôt dit, « il n’y a qu’un pas entre la haine et le sexe ».

Le regard fuyant, je regarde rouler ses petites fesses de parfait salaud entre le tissu de son jean bleu marine. Lui c’est plutôt le genre belle gueule, qui se donne un air dépravé en ne se coiffant jamais et arborant toujours une mine défoncée. J’ai envie de lui. De sexe, plutôt. Jsuis en manque de tout. De ça aussi. Sauf que là… j’ai une bonne excuse. Ca fait combien ? Peut-être un mois, en fait. Et son côté salaud m’attire plus que je ne le voudrais. C’est justement parce qu’il le refuse que j’aimerais bien le faire flancher. C’est là un jeu intéressant, auquel je me sais plus ou moins capable de gagner. Précisément parce que ce ne serait pas la 1ère fois. Encore que lui m’a l’air particulièrement coriace…

Délaissant soudainement mes pensées salaces, mon regard se fige sur un dossier déposé sur la petite table basse. Derrière la bouteille, à côté du cendrier… je ne l’avais auparavant pas même remarqué. Entre mes mains j’en tourne alors les pages, et observe longuement chaque feuille plus ou moins complétée. Ce sont des croquis, esquissé au graphite, sacrément réussis, d’ailleurs. Je ne vois qu’une personne susceptible de posséder de tels « trésors », ici. Andrea. Tout simplement parce que s’il s’était agit de Vince, Sixte, ou Lugh, j’aurais été au courant. Et puis… disons le, c’est vraiment pas leur genre, et eux, je les connais depuis longtemps.

C’est beau. Je ne m’y connais pas du tout en art à vrai dire, et je dessine comme un chat, mais ça ne m’empêche pas d’y être sensible malgré tout. Des rues, des visages aux traits fins, précis. Et d’autres choses plus ou moins abstraites.

Au bruissement des pages, il s’est relevé et dirigé vers moi, l’œil inquisiteur.

-Pas mal,
dis-je en refermant le dossier que j’ai gardé sous le coude. Les filles, sur les pages… se sont des prostituées ? Parce qu’elles y ressemblent.

A ces mots, je me redresse et m’approche de lui d’un pas assuré. Fidèle à lui-même, il ne dit rien. C’est dingue, il lui faut combien de temps au juste pour trouver une insulte appropriée ?
Arrivée à sa hauteur, je joue encore un peu avec ses nerfs, lui tendant le dossier avant de le lui ôter de la vue, et ce, à plusieurs reprises.

Et je recommence le manège séducteur, roulant des hanches sous ses yeux, avant de glisser dans la paume de sa main le fameux dossier. Me vient alors une idée. Drôle d’idée… Et je me penche à ses lèvres, susurrant avec lenteur :

-Dessine-moi.

En face de lui, je me recule d’un, deux, trois pas, et fais glisser du bout des doigts les bretelles de ma robe sur mes frêles épaules. Le bout de tissu dévale librement les lignes de mon corps avant de s’échouer à mes pieds. Je passe une main derrière ma nuque et penche légèrement la tête. Je ne détecte aucun signe de gêne dans son regard ou son attitude et pourtant, quelque chose me dit qu’il n’est en ce moment pas le plus à l’aise des hommes. Quoi ? C’est pour l’art, après tout, non ?

-Alors ? C’est oui ou c’est non ? Ca te changera des canons…

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Andrea C. Benedetti
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MessageSujet: Re: Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Icon_minitimeDim 23 Mai - 12:17

      -Dessine-moi.

    Les lèvres d’Andrea se pincèrent d’agacement. La dessiner, elle ? Et puis quoi encore ? Comme si elle avait l’étoffe d’une muse. Et qu’est ce qu’il gagne au change ? C’est encore une de ses méthodes foireuses de séduction là ou quoi ? Le visage impassible, il ne put cependant pas empêcher son être de frémir lorsque le tissus tomba au sol, laissant apparaître devant ses yeux le corps chétif aux lignes fluides. Elle ne portait absolument plus rien. Pas pudique, hein ? Ce n’était pas pour lui déplaire, mais venant d’Ela il trouvait ça carrément vulgaire.
      -Alors, c’est oui ou c’est non ? Ça te changera des canons…

    Des canons…
    Malgré lui, ses yeux commencèrent déjà à l’étudier. Il nota le grain de beauté au dessus de son épaule gauche, le pli discret de sa peau, à ses hanches fines. La courbe de ses os qui ondulaient sous la chair pâle. Il haussa un sourcil mais garda le silence. Il n’avait vraiment pas apprécié qu’elle lui chipe ainsi son carnet de croquis. Pour qui elle se prenait ? Ce n’était pas ses affaires, de quel droit elle l’avait ouvert ? Et puis pourquoi il l’avait ramené là d’abord, ça avait été débile. Il avait dessiné un peu avant la répétition et avait oublié de ranger son cahier dans son sac. Maintenant Ela l’avait vu et voulait qu’il la dessine. Y’avait vraiment pas moyen d’être tranquille dans cette maison. Shit.
    Comme s’il en avait envie. Pourquoi il prendrait la peine de lui faire cet honneur, hein ?
    Andrea s’approcha lentement d’elle, son regard parcourant de haut en bas chaque parcelle de la jeune femme. Il jeta un coup d’œil dans le reste de la pièce. Le canapé ferait très bien l’affaire, en face il y avait un fauteuil en plus où il pourrait s’installer. Arrivé prêt d’elle, le musicien ne la toucha même pas du bout des doigts, comme il en avait le désir. Il lui donna juste un bref coup d’épaule pour la pousser en arrière. Puis encore un autre, la faisant buter contre le sofa de cuir noir.
      -Allonges toi. Ordonna t’il calmement.

    Sa colère était partie, aussi subitement qu’elle était arrivée. La chanteuse l’énervait toujours, mais on va dire que pour l’instant, y’avait une trêve. Elle souhaitait qu’il la dessine. Il aurait put dire non, juste pour l’emmerder. Pour le simple plaisir de refuser sa demande, quelle qu’elle soit. D’ordinaire d’ailleurs, c’est ce qu’il aurait fait. Alors pourquoi accepter là ? Lui même n’en avait aucune idée. Il avait dit oui et puis c’est tout. On va pas polémiquer trois plombes là dessus, il avait autre chose à faire en cet instant.
    Laissant à Ela le temps de s’installer il retourna dans la véranda pour aller chercher la bouteille de vin. Il porta le goulot à ses lèvres et but d’un trait plusieurs gorgées avant de s’approcher de la chaine et de monter le son. La musique était passée à Noir Désir, à tes étoiles. Beurk. Mais bon, pour dessiner il avait besoin d’une musique de fond, paradoxalement ça l’aidait à se concentrer.
    Il prit encore un peu de vin et, revenant dans le salon, fronça les sourcils.
      -Pas comme ça…Lâcha t’il de mauvaise grâce en se rapprochant du canapé sur lequel Ela s’était installée .

    Il se recula.
      -Relèves la tête, détends toi. T’as le droit de bouger de temps en temps si tu veux bailler ou des trucs dans le genre.

    Il se pencha et retira vivement le bras qu’elle avait mit sur son ventre. Il n’aimait pas la toucher, mais là il était un peu obliger. En fait, ce qui l’énervait particulièrement en cet instant, c’était le désir qu’elle parvenait à faire naître en lui. Il la détestait, mais une petite part de lui même la voulait, et cette attirance faisait monter en lui une rage évidente.
    Jugeant la chanteuse enfin convenablement mise, il s’empara d’un crayon et se laissa tomber dans le fauteuil, juste en face de la jeune femme. Il commença d’abord par l’observer, puis posa la mine sur le papier.
    Dès les premiers traits, il se laissa partir. Le dessin procurait chez lui une certaine langueur. Comme glisser dans un autre monde, un monde fait de noir et blanc. Ce n’était plus un corps de femme. C’était un alignement de formes, un assemblement de traits plus ou moins ordonnés. Il ne s’attardait pas, ne pensait pas à autre chose qu’à ce qu’il était en train de faire. Le crayon devenait une extension de lui même, il pouvait presque sentir la pointe crisser sur le papier comme s’il touchait sa propre peau. C’était ça, la magie du dessin. Ne plus être, ne plus penser. Reproduire. Se contenter de recréer ce que l’œil perçoit, sans se soucier de ce que cela représente.
    Son regard ne cessait de faire des allers-retours entre la feuille et le corps de la jeune femme alors que ses mains valsaient sur le papier. Entièrement concentré à sa tâche, un camion aurait put venir défoncer la maison juste à côté de lui qu’il ne s’en serait même pas rendu-compte…
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Ela J. Newburry
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MessageSujet: Re: Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Icon_minitimeDim 23 Mai - 17:20

Malgré son air hautain, subsiste en lui une once de désir pour ce corps amaigri, malade, pourtant bien proportionné. Juste parce qu’il lutte contre ça je le laisserai bien me culbuter là, tout de suite, sur ce canapé hors de prix. Mais cette idée va et vient dans mon esprit et inévitablement, ce n’est pas au sexe que j’en reviens mais… à lui. Je le laisse me guider en lui obéissant au doigt et à l’œil. Il paraît que je suis soumise et douée pour ça.
Mais alors que je m’allonge sur le sofa, le laissant positionner mon corps à son bon vouloir, je réalise que, bien qu’il soit dans l’équipe depuis près d’un moins déjà, je ne sais absolument rien de lui. Juste qu’il a appris la musique en autodidacte et qu’il est plutôt doué, ce que j’ai déjà eu l’occasion d’observer. En même temps, c’est rien qu’un petit con. Pourquoi je me serais intéressée à lui ? Et pourtant, en ce moment, je me pose des dizaines, des centaines de questions à son sujet. Par exemple, j’aimerais bien savoir ce qui l’a rendu aussi con. C’est pas inné, c’est pas possible. Ca vient de l’environnement. Je sais de quoi je parle, en fait.

Andrea, il a dû cruellement manquer de quelque chose, et vivre des moments difficiles, pour être autant sur la défensive et traiter tout le monde comme de la merde. Il a vraiment un problème, ce mec. Mais je lui en veux pas pour ça, au fond. Si y a quelqu’un qui peut comprendre ce que c’est que de vivre après avoir reçu une éducation défectueuse…

Jsais pas si c’est vrai, en fait, mais j’ai lu plein de choses là-dessus. Quand je le pouvais encore. Les bases sécures, les relations mère-enfant, blabla. Ben je me souviens même pas de la mienne, alors…

Presque machinalement, je tends la main pour qu’il me passe la bouteille de vin. Réticent, il me regarde toujours avec mépris. Je soupire alors et abandonne finalement l’idée d’être servie au doigt et à l’œil. Mais c’est pas juste. Cette bouteille, c’est moi qui l’ai commandée. Hum… tant pis.

Dans la chaîne, la musique change. Andrea s’installe en face de moi et fait glisser son poignet au dessus de la feuille blanche. Il a l’air soudain si concentré, si… « artiste », que je n’ose presque pas bouger. C’est fou, s’il n’avait pas laissé traîner son dossier, je n’aurais jamais su qu’il était capable de ça. Tant de finesse et de précision chez cette brute épaisse des sentiments…

-Ca fait longtemps ? Que tu dessines,
précise-je, en l’observant intensément.

Cette question, je viens de la poser machinalement, à peu près de la même façon que j’aurais demandé à Vince ou Lugh s’il restait des bières dans le frigo. Je ne me sens pas même gênée de vouloir ainsi entrer dans sa vie. J’ai envie de savoir, et cela me paraît normal. De toute façon, pendant que je pose à poil sous son nez, j’ai rien d’autre à faire. Alors autant parler, pour faire passez le temps. Et en plus… j’ai eu raison, parce que contre toute attente… voilà qu’il me répond.

Et voilà qui forcément, ranime quelques souvenirs, et engendre d’autres questions. Moi, je dessinais aussi quand j’étais petite. Mais c’était déjà laid, et ça l’a toujours été. Je sais pas tenir un crayon. Sauf pour écrire. Mais ça, c’est autre chose. Il y a … trop de choses emmêlées dans ma tête pour que je les garde pour moi. J’ai trop besoin de les extérioriser. Et si ce n’est pas le cas de mon entourage proche, je sais qu’il y a des gens, des fans, ou moins, qui savent ce que je ressens. Qui savent qui et ce que je suis. Qui comprennent, tout simplement. Ca fait vraiment du bien de savoir qu’on est pas tout seul.

-T’es né ici ?

Moi, à Londres, mon ptit gars. Mais quelque chose me dit qu’on a vu à peu près les mêmes quartiers, toi et moi.

-Et la guitare, t’as appris tout seul ?

-Bah… moi aussi, ou presque. Et le piano, c’était tout ce que mon père savait faire. A part… boire et… crier. Piquer des crises. Boire. Et chialer.


Pourquoi jlui raconte ça, moi ? Il s’en fout, après tout. Tout le monde s’en fout. Ma vie elle est pas intéressante. Même si on m’a déjà proposé beaucoup pour en faire un bouquin. 26 ans, pour une biographie, c’est tôt, non ? C’est ce que disait ma vieille prof de lettres, au lycée. Quand j’y allais encore. Alors j’ai simplement refusé. Mes souvenirs, ils sont quelque part dans ma tête, mais pas seulement. Dans chaque chanson il y a une part de moi, et mon passé. Les disques, les uns après les autres, ils sont un peu comme une biographie infinie, incomplète, qui gagne en anecdotes au fil des années. Ca suffira, pour moi.

Tiens, j’ai de nouvelles idées. J’ai envie d’écrire…

-Attends.

En quelques mouvements maladroits, je suis debout, à la recherche d’un crayon, et d’un bout de papier. Puis je retourne m’installer, en prenant bien soin de réadopter la position de tout à l’heure. J’ai du respect pour le travail d’Andrea, bien qu’il soit un parfait salaud.

-J’ai une idée. Je te montrerai plus tard.


Un projet. Peut-être une future chanson. Peut-être un autre tube. On a déjà fait des trucs pas mal ensemble. On se jette sur la gueule sans arrêt, mais quand il s’agit de bosser, on a souvent des éclairs de génie, lui et moi. Un côté artistique fusionnel. Ok ok, pas tout le temps, mais quand ça arrive, c’est bien. Je trouve ça complètement barjo, d’ailleurs, de m’entendre aussi bien sur ce point avec un connard pareil… Saleté de vie. Bon, et puis tant pis. Il est là pour ça, non ? En fait, ce nouvel album, je l’aime déjà. Je vois quelque chose de plus sombre encore que d’habitude, plongé dans le souvenir. L’exploration de la mémoire… sous la chaleur de Venise. Le passé, c’est la torture. J’ai une mélodie supplémentaire dans la tête. Au piano, ce sera parfait.

Mais pour l’heure… encore quelques lignes, quelques ombres, et mon corps nu sur cette feuille…
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Andrea C. Benedetti
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MessageSujet: Re: Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Icon_minitimeJeu 3 Juin - 20:54

    Trop occupé à dessiner, c’est à peine si Andrea se rendit compte qu’Ela lui posait des questions. Son esprit ne les enregistrait même pas, en fait. Il se contentait juste d’y répondre machinalement, faisant plus attention à ne pas rater un trait plutôt qu’à ce qu’il racontait. Il jetait de temps en temps un rapide coup d’œil à son « mannequin » avant de reprendre son travail. Le musicien n’avait pas besoin d’avoir les yeux fixés sur elle pour pouvoir tracer son image. Il avait toujours eut une très bonne mémoire visuelle. Il ne fonctionnait presque que par ça. C’est comme ça qu’il avait appris la musique, en « photographiant » certaines partitions, certaines notes, et en les rejouant quelques jours plus tard, en se basant sur sa mémoire. C’était pratique… et à la fois assez inconfortable. Il mémorisait toutes les images et la nuit, son esprit les repassait en boucle. C’était sans doute pour ça qu’il détestait dormir, et qu’il ne dormait d’ailleurs presque pas. A chaque fois il se retrouvait en plein cauchemar, à se remémorer certaines choses qu’il était incapable d’oublier… Il avait fini par devenir allergique au sommeil.
    Tient, en parlant de dormir, quelle heure était-il ? 20h12. A 20h45 il devrait partir travailler. A l’Hôtel des Monnaies, en centre ville. Il aimait bien son travail, il était plutôt bien payé et puis… ça lui permettait d’en savoir beaucoup. C’est connu, les gens sont bien plus bavards une fois un ou deux verres d’alcool ingurgités et quelques lignes de coke dans le pif.
    Ela aussi d’ailleurs.
    Qu’est ce qu’elle avait à blablater comme ça d’un seul coup… ? Andrea n’écoutait que d’une oreille distraite ce qu’elle disait et il n’en comprenait qu’un mot sur deux, mais ça le soulait à un point phénoménal. Il n’aimait pas qu’on lui parle pendant qu’il dessinait, car le dessin était une des rares choses dans laquelle il ne pouvait pas, mais alors vraiment pas, faire autre chose en même temps. Tenir une conversation et dessiner. Deux choses impossible à coller.
    Il s’interrompit à peine lorsqu’elle se leva pour aller chercher elle aussi un bout de papier et un crayon.
      -Tu fais quoi ? Se contenta t’il de demander lorsque la chanteuse reprit sa position.
      -J’ai une idée. Je te montrerai plus tard.

    Andrea rebaissa les yeux sur sa feuille. Le croquis était presque terminé. Il allait devoir repasser chaque trait puis coloré à l’aquarelle. Il n’était pas obligé, pour la dernière étape, mais il voulait absolument. Faire ressortir la pâleur de cristal de la peau d’Ela sur le canapé de cuir noir
    Il se releva à son tour pour aller chercher sa trousse restée sur la table basse, sortit les crayons de couleurs et commença à colorer légèrement.
    De là où il était, l’Italien pouvait entendre le tic tac régulier d’une horloge, sans doute posée dans le couloir. Il n’avait pas envie d’aller travailler. Pas envie d’un bain de foule, pas envie d’entendre son patron jamais content, ni même ses collègues jamais à l’heure, et encore moins ses clients jamais assez ivre… Boulot de merde et horaires de merde… Tsss… rien que d’y penser il se sentait à nouveau en rogne. Et comme à chaque fois qu’il se sentait fébrile, ses yeux commencèrent à fouiller la pièce à la recherche de quelque chose. N’importe quoi. Une chose à même de lui changer les idées. Il sautait d’humeur trop facilement, il se sentait déstabiliser, à chaque fois. Son cœur se serra alors que son regard bleu s’ancrait sur le visage d’Ela. Cette fille… il ne pouvait pas réellement dire qu’il la détestait. Au fond, elle n’avait rien fait qui puisse le pousser à la haïr autant. Alors pourquoi ? Lui même ne comprenait pas ses élans destructeurs envers elle. Elle se droguait, elle buvait trop… elle n’avait aucune féminité. Elle ne ressemblait en rien à ce genre de fille qu’on aurait l’habitude de qualifier de « belle », pourtant elle n’était pas laide. Et elle était faible ! Tellement faible ! Elle se laissait si facilement atteindre. Avec ses crises de fatigue qui pénalisaient tout le groupe… En réalité Ela… c’était stupide. Mais Ela rimait trop avec Antonella. C’était sans aucun doute pour ça. Pour ça qu’il ne pouvait pas supporter d’entendre sa voix, son prénom…
    Evidement, les autres l’appréciaient, eux. Ils se connaissaient tous depuis plus longtemps. Andrea n’était qu’un intrus. Un remplaçant pour le « poste maudit » qui ne durerait certainement pas. Il n’avait rien à faire dans leurs vies. Ils avaient vécu des choses ensembles. Bien avant qu’il n’arrive.
    Et puis de toute manière il n’avait en aucune façon cherché à s’incruster. Il se moquait bien d’eux tient ! Du moment qu’il gagnait assez d’argent pour payer son loyer, à manger et de quoi s’amuser !...
      -Dans un orphelinat. Répondit-il machinalement à une nouvelle question de la part de la chanteuse.J’y suis resté huit ans, puis après je suis parti.

    Il s’attaqua à la coloration de ses cheveux…
      -Ouais… mon père en avait marre de s’occuper de moi alors il a choisit la solution de facilité. Je peux pas l’en blâmer, j’aurais surement fait pareil si moi aussi j’avais été laid et gros, et impotent, et marié à une femme qui se tapait tout ce qui bougeait… si bien que si ça se trouve le gosse que j’aurais abandonné n’aurait même pas été mon fils…alors…

    Dans la véranda il entendit la musique passer sur un titre de Saez. A St Petersbourg. Saez, l’artiste que lui et Antonella avaient surement écouté plus d’un millier de fois. En regardant les étoiles et en se disant qu’ils pourraient un jour changer le monde. Français, encore… Il connaissait chaque chanson sur le bout des doigts, paroles et accords. Il aimait bien, pourtant il avait envie de se jeter sur le lecteur pour le fracasser. Ou alors se fracasser lui-même. Bonne idée. Il faudrait qu’il essaye un jour, de toute façon avec son cœur c’était déjà fait, et les poumons étaient bien partis, avec la clope. Restait plus qu’à détruire le reste, ça devait pas être bien compliqué.
    Olga la blonde, celle qu’on appelle Espoir, et celle qui espère refaire le monde, un monde fait de lumière, et de neige en été, et de soleil d’hiver, et de nuit d’amour…
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Ela J. Newburry
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MessageSujet: Re: Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Et nous avions tous du génie... [ Andrea ] Icon_minitimeLun 7 Juin - 18:13

Orphelinat, mère absente, père incompétent. Ohoh ! Tiens donc. J’ai déjà vu ça quelque part. Je savais bien que ce garçon pouvait pas avoir eu une vie toute rose. Lugh aussi, c’est un emmerdeur, mais c’est pas pareil. C’est un rebelle, lui il a jamais manqué de rien, en revanche, il est pas méchant et méprisant comme Andrea. Enfin, pas tout à fait. Pas avec moi, toujours. Non, eux deux, c’est différent. N’empêche que jm’étais pas plantée à son sujet. Andrea, le type qui aime à se faire passer pour le pire des méchants, n’est en réalité qu’un vilain petit canard. Comme moi, ou presque. A moins qu’il ne m’ait menti, mais ça, j’en doute. Il a l’air tellement concentré… Je l’observe depuis un moment et ses réponses fusent, il ne réfléchit pas à ce qu’il va dire, non, il ne ment pas, c’est si naturel que ça ne peut qu’être la vérité.

Mais, mon petit gars, t’es pas tout seul dans cette situation là. Et chacun en réchappe comme il peut. Tu m’en veux parce que jprends de la drogue ? Toi t’as bien décidé d’être infect. Chacun son truc pour s’en sortir. On a manqué d’amour tous les deux, et d’attention. De stabilité. D’une vie « normale », en somme. Il pense peut-être qu’il s’en est bien sorti. C’est faux. Jle connais assez pour le traiter de putain d’asocial. D’ailleurs, jvais pas le louper.

-T’as fini de pleurer ou quoi ?


Au ton que j’emploie, on ne peut pas vraiment être certain que ce soit un reproche. Moi jl’aurais plus dit comme ça, pour m’amuser. Lugh, Vince ou Sixte auraient rigolé. Lui il va certainement mal le prendre. Mais je m’en fous, royalement, à vrai dire.

-Jme doutais bien que t’étais pas si différent. Mon père à moi il buvait. Il m’a jamais frappée. Il criait, c’tout. A en faire trembler et s’effondrer les murs de notre 2 pièces pourri. Tout le monde en avait peur. Sauf moi. Ma mère aussi s’est barrée. L’orphelinat, j’ai jamais goûté. Vince oui.


Du bout des doigts, j’attrape une cigarette et la porte à mes lèvres avant de l’allumer. J’aspire une bouffée de fumée tout en le contemplant et reprends, comme si jamais je ne m’étais arrêtée.

-C’est bon, hein ?

Il me coule un regard à la fois interrogateur et méprisant, comme lui seul en a le secret. J’affiche une petite moue victorieuse et m’explique aussitôt :

-Le luxe. L’argent. La popularité. Quand t’as passé toute ton enfance à voler, tricher, et foutu en l’air tout ce que tu pouvais pour te faire entendre, ça fait du bien. Je lsais va. Je l’ai vécu avant toi tout ça. Et tu sais quoi ? On a beau… avoir complètement changé de tableau… on sera jamais guéris. On éprouvera toujours un manque, et on essaiera toujours de s’en sortir malgré tout. Moi avec la drogue. Et toi avec ta tronche de 6 kilomètres de long. Mais jvais tdire quelque chose. T’as beau être con, désagréable, suffisant et méprisant… tu restes quand même mon frère, hein. Jt’en veux pas, va.

Au cours de cette tirade je me suis levée pour voir où il en était. Je suis assez près de lui maintenant pour jeter un bref coup d’œil par-dessus son épaule. Il a fini, de toute façon, là, il est juste en train de mettre de la couleur. Je l’ai mouché ? Peut-être bien. Peut-être pas tant que ça. Il ne dit rien, mais ça, c’est comme d’habitude. Impossible de savoir ce qu’il ressent vraiment.

-Jpeux voir ?

Je me penche et jette un bref coup d’œil au dessin sans même attendre sa permission. Waw… putain, il est doué. Ouais, c’est moi. Je me reconnais. Vue par lui, à travers son propre regard, je me trouve aussi différente. Il a respecté les proportions et m’a presque… rendue belle ? Hum, je dois délirer.

Je me baisse pour attraper ma nuisette et l’enfile aussitôt. Ce dessin, j’aimerais que tout le monde le voit. Je suis nue dessus mais, quand je le regarde, ce n’est pas ça que je vois. Je me dis que ce serait bien pour peut-être, euh… une pochette d’album ? Quelque chose comme ça…

-Ca t’ennuierait qu’on… s’en serve pour la promo ?


Pas besoin de préciser, il saura ce que j’ai en tête. Je le regarde hausser les épaules à travers ma frange en bataille et lui sourit. Puis je me penche vers lui et dépose un baiser sur sa joue, avant de susurrer à son oreille un léger et sincère « merci ».

Oui, merci Andrea Benedetti, espèce de saligaud. Avec toi au moins je sais qu’on est pas tout seuls…
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